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Tourisme : les tiny houses sortent leur épingle du jeu

23 septembre 2021
par  Annabelle Duaut
( Tout... sauf le virus ! )

Si une poignée de Belges ont sauté le pas pour vivre dans une tiny house ces dernières années, les micro-maisons commencent à séduire également au niveau touristique. De plus en plus de prestataires professionnels mais aussi des particuliers proposent de nos jours de séjourner une ou plusieurs nuit(s) dans une tiny house aux quatre coins du pays. Qui sont-ils ? De quels profils est composée leur clientèle ? Que viennent chercher leurs clients dans ce type d’hébergement insolite ? Rencontres et témoignages.

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© Tiny Nest

La pandémie sanitaire a été l’occasion pour nombre de Belges de s’adonner à une nouvelle passion. Pour Nicolas et Quentin, elle a été mise à profit pour construire de leurs dix doigts une tiny house en l’espace de trois mois. « Comme je travaille dans le secteur de l’événementiel, je me suis retrouvé au chômage du jour au lendemain », explique Nicolas, un Bruxellois âgé de 26 ans. « Quentin a aussi eu moins de travail en recrutement. Nous avons donc décidé de réaliser un de nos rêves d’enfant : construire une cabane en pleine nature où nous pourrions nous retrouver de temps en temps. » Les deux amis de longue date qui ont passé leurs années de scoutisme ensemble ont aussi l’idée en parallèle de louer le lieu quand il serait inoccupé. Après de multiples recherches sur le web, de sondages dans leur entourage et de réflexion, le binôme démarre le chantier. « On voulait un mini-logement respectueux de l’environnement. On a donc choisi des matériaux écologiques et installé des panneaux solaires sur le toit pour que la tiny soit autosuffisante en eau et en énergie », poursuit Nicolas. Un système de récupération et de filtration de l’eau de pluie est aussi mis en place, ainsi que des toilettes sèches.

Petit mais cosy
Une sobriété énergétique qui n’enlève pourtant aucun confort à l’endroit puisque les deux amis ont opté pour une ambiance cosy dans l’entièreté du logement. « L’important pour nous dans ce type d’endroit est de pouvoir s’installer de manière confortable, de passer du bon temps à table et de bien dormir, d’où le soin apporté aux équipements (vraie cuisinière, poêle à bois, canapé d’angle moelleux, lit douillet avec vue sur la campagne environnante, douche à l’italienne…) », développe celui dont la tiny house est déjà réservée pour les week-ends à venir. Qui aurait cru que tous ces équipements rentreraient dans seulement 16 m² ? Concernant le lieu, la tiny est implantée au cœur d’une exploitation maraîchère à Aische-en-Réfail, dont le propriétaire n’est autre que le co-fondateur de la coopérative Agricovert, Frédéric Jadoul. « Un lieu qui fait sens avec le projet », souligne Nicolas, « car on peut y voir quelques personnes travailler, aller se promener dans les cultures... » Côté clients, celle qui a été rebaptisée « Tiny Nest » attire depuis quelques mois essentiellement des couples francophones mais aussi quelques familles venant de Bruxelles. Des citadins souvent âgés d’une trentaine d’années et qui recherchent calme et verdure à deux pas de chez eux. « On a aussi accueilli quelques EVG et pré-voyages de noces », complète Nicolas qui pense qu’il existe actuellement une réelle demande en termes de tourisme de proximité. « Je pense que le confinement a donné envie aux gens de partir plus souvent en vacances, quitte à ce que cela ne soit que quelques jours, histoire de faire un break et de couper avec le quotidien. »

Chambre avec vue

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© ERNESST

Changement de décor avec le projet « Célestine by ERNESST ». Au bord du lac de Genval, cette coquette tiny house est le fruit d’une collaboration entre cinq copains étudiants. Nicolas Delens, étudiant en technologie du bois à la Haute Ecole Robert Schuman (HERS) de Libramont, a construit Célestine il y a deux ans avec un ami d’école. « Le lieu nous a servi de kot pendant un an, jusqu’à la crise du Covid et mon départ en Erasmus », développe Nicolas qui réalise actuellement un stage dans une entreprise à Besançon. Depuis lors, la tiny house a été récupérée par le collectif ERNESST dont l’ambition est de mettre en valeur les créateurs, artistes et producteurs locaux. « Nous offrons des bières Lutgarde qui viennent d’une entreprise de Lasne ; le mobilier de jardin que nous avons choisi a été dessiné par Mathilde Wittock, une designeuse locale. La tiny nous permet aussi d’exposer des œuvres d’art dans les pièces de vie que les clients intéressés peuvent acquérir. Nous souhaitons à terme créer un écosystème où tous les membres partageraient les mêmes valeurs : des produits de qualité made in Belgium. » Parmi les adeptes de Célestine, on retrouve des couples de Bruxellois, des travailleurs des institutions européennes et une poignée d’étudiants qui ont les moyens de mettre 185€ par nuitée (avec petit déj’). Tous sont à la recherche de déconnexion et ont adoré le sentiment d’exclusivité conféré par le lieu. Un lieu qui plaît incontestablement puisque la tiny a été louée sans interruption depuis son ouverture en novembre dernier…

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