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Qui sont les journalistes-clients de SMart ?

29 mars 2016

SMart.be, une société de services qui permet à des indépendants d’avoir un contrat de travail (Smart devient l’employeur) pour les jours où ils prestent pour un tiers, publie une analyse socio-économique de ses membres journalistes : « de la précarisation à la recherche de nouveaux modes d’action ».

Si on note une augmentation de 60 % en 3 ans du nombre de journalistes ayant eu recours à SMart (533 en 2014), les caractéristiques principales résident pourtant dans la discontinuité de leur travail et dans l’irrégularité de leurs revenus. Seule la moitié de ces journalistes travaillent de manière régulière via Smart (au moins un contrat par mois). Cette constatation peut être mise en lien avec la difficulté de d’entrer sur le marché du travail journalistique. On estime en effet qu’il y aurait chaque année 10 diplômés en journalisme pour un seul emploi.

La majorité des journalistes chez SMart (7 sur 10) ont moins de 35 ans. Et 61 % sont des femmes. 2/3 d’entre eux vivent dans les deux Brabant et à Bruxelles.

Mais c’est la faiblesse des rémunérations qui frappe : seuls 16 % des journalistes « SMart » touchent plus de 10.000€ par an, soit env. 830€ bruts/mois (le revenu minimum mensuel moyen garanti est de 1500€ bruts). Ce qui fait dire aux auteurs de l’étude que de nombreux journalistes ont manifestement d’autres sources de revenus (autres contrats hors Smart, droits d’auteur, chômage,…). À noter encore que la moitié des journalistes Smart n’ont qu’un seul client-média. « Il existe donc des risques qu’il s’agisse en réalité de « faux intermittents » qui devraient bénéficier de la part de leur client d’un contrat de travail à durée indéterminée".

Le profil des journalistes SMart témoigne de « la discontinuité des trajectoires professionnelles ». L’étude analyse ensuite les liens entre la précarité et la dépendance économique, le stress, le niveau de qualité des prestations. Des constats déjà posés par les études de l’AJP, que Smart cite à l’appui de la sienne, ainsi que la thèse d’O. Standaert sur l’insertion hybride, complexe et peu prévisible des jeunes pigistes.

L’étude complète de SMart est accessible en ligne.

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