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Nouveaux indépendants : la crise n’a pas eu raison de leur motivation

15 juin 2021
par  Laurence Briquet
( Presse écrite , Le virus de la débrouille )

La crise Covid avait laissé planer le doute quant aux éventuelles faillites d’entreprises en 2020 et 2021. Les chiffres 2020 n’ont finalement pas été aussi dramatiques que ce à quoi on pouvait s’attendre mais les économistes annoncent une année 2021 plus compliquée. Qu’à cela ne tienne : des nouvelles entreprises ont vu le jour, portées par des jeunes motivés à qui la crise n’a pas fait peur…

La crise Covid a immanquablement impacté l’économie de notre pays et même du monde entier. Suite aux deux confinements de 2020, on pouvait penser que de nombreuses entreprises fermeraient boutique au terme de l’année. Or, les faillites ont été moins nombreuses que prévu. Seules 7.935 entreprises ont fait faillite l’an passé, ce qui correspond à 33% de moins que l’année précédente (Source : Graydon). Les mesures gouvernementales ont évidemment probablement joué un rôle dans ces chiffres, tout comme le moratoire sur les faillites.

Ceci dit, d’après les économistes d’Euler Hermes, l’année 2021 risque d’être moins rose et la crise Covid serait en train de créer une bombe à retardement en matière de défauts de paiement et de faillites. Une sorte de calme avant la tempête puisque les économistes prédisent que le nombre de faillites augmentera de 26% entre 2019 et 2021. L’augmentation aura principalement lieu en 2021, atteignant le nombre record de près de 13.500 faillites d’entreprises cette année.

Malgré les perspectives pas toujours réjouissantes sur le plan économiques, de nombreux jeunes ont décidé de franchir le pas et de réaliser leur rêve de devenir indépendant. C’est le cas de Maureen Caltagirone qui, après avoir travaillé dans la vente, a lancé sa boutique en ligne, en juillet 2020.

« Je suis maquilleuse de formation, j’ai travaillé dans des boutiques, je suis aussi micro-influenceuse et je connais les réseaux », explique Maureen qui vit dans le Namurois. Elle a donc franchi le pas et pris un statut d’indépendante le 1er juillet 2020 pour lancer « Mysteria Boutique ». « C’est une boutique de prêt-à-porter, de bijoux et d’accessoires que j’achète à Paris et en Italie. Je n’ai pas de site, je travaille uniquement via Facebook où, chaque semaine, je poste des photos d’une nouvelle collection. Les clients passent commande et j’expédie. Je gère tout, du stock aux photos, en passant par les envois et je dois dire que ça a démarré en flèche », ajoute-t-elle.

Se lancer juste après le premier confinement et sans savoir vraiment vers quoi on allait à la rentrée, ça ne lui a pas fait peur. « J’ai eu envie de tenter l’aventure. J’avais déjà cette idée depuis quelques mois. Pendant le premier confinement, j’ai remarqué que les gens étaient davantage sur leur téléphone et que c’était donc le moment, que j’aurais plus de visibilité, et voilà, je me suis lancée. Au final, ça marche très bien. J’ai des commandes venant de Belgique, de France et même d’Espagne ou d’Italie. Je n’ai évidemment aucun regret de m’être lancée. J’espère que l’activité va encore grandir et, pourquoi pas, avoir un jour un point de vente », ajoute-t-elle.

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Quentin et Arnaud Laforêt
© Quentin Laforêt
Deux frères qui font comme papa

En région liégeoise, Quentin Laforêt a, lui, aussi franchi le pas et s’est lancé comme indépendant en avril 2021, dans le secteur de la toiture.

« La toiture, c’est un secteur que j’ai toujours connu. Mon papa est dedans depuis 25 ans », explique-t-il. « J’ai 23 ans mais ce métier, je l’ai commencé à 18 ans. J’ai toujours eu envie de travailler dans les toitures et de le faire avec mon papa. Après mes études secondaires en construction et travaux publics, j’ai fait mon patronat en toiture à l’IFAPME. J’ai fait un stage chez Orlando (Milmort). J’y suis resté 2 ans avant d’avoir envie d’une autre expérience ailleurs. Je suis allé travaillé à Tinlot dans une entreprise très active dans le domaine des monuments d’exception. On y travaillait beaucoup l’ardoise naturelle, par exemple. Mais, être mon propre patron, c’est une idée que j’ai toujours eue. J’ai l’impression qu’avec le Covid et le fait que les gens ne partaient pas en vacances, ils avaient davantage envie de faire des travaux chez eux. J’ai eu, l’année passée, plus de demandes que d’habitude et je ne m’en sortais plus après journée. Donc, en avril dernier, je me suis lancé comme indépendant et mon frère, Arnaud, a fait pareil dans le chauffage et les sanitaires. On avait pensé le faire en janvier mais on s’est dit que se lancer dans les toitures en plein hiver, ce n’était peut-être pas une bonne idée, d’autant qu’on en savait pas si on n’allait pas devoir être reconfiné une nouvelle fois. Avec mon frère, on travaille désormais ensemble. Pendant la crise, on n’a jamais arrêté de travailler chez nos patrons donc on s’est dit que c’était le moment pour nous de nous lancer », ajoute Quentin.

Ont-ils eu des craintes ? « On n’a pas vraiment eu peur de la crise de l’année passée. On a bien réfléchi à notre travail et on a constaté que les gens, même en période de Covid, étaient heureux de nous voir arriver chez eux pour des travaux. Nous, de notre côté, on a gagné en confort de vie et je pense que nous avons fait le bon choix. On ne le regrette en tout cas pas », conclut Quentin.

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