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Niels Marnegrave, au nom du père

15 juillet 2021
par  GREGORY PIERARD
( Presse écrite , Le virus du sport )

Loyers a frappé fort en embrigadant Niels Marnegrave. Le distributeur a été professionnel pendant 15 ans à Liège, Mons-Hainaut, Pepinster, Leuven, Ostende, Charleroi et Limburg. International à 19 reprises, il a également signé trois doublés coupe-championnat avec le club côtier. Il ne voulait pas arrêter sa carrière avoir d’avant rejoué sous les ordres de son papa.

Loyers a longtemps été le club namurois le plus discret lors de ce mercato. C’est bien simple, aucun mouvement entrant ou sortant n’avait été signalé jusqu’à ce week-end. Les Rouges ont alors sorti la grosse artillerie en annonçant la venue de Niels Marnegrave (1m91).

Le meneur disputait encore ce vendredi 28 mai avec Limburg United la demi-finale retour des play-offs face à Ostende. Le dernier match officiel d’une carrière professionnelle de 15 ans, riche de plus de 350 rencontres en D1 et de 19 sélections en équipe nationale. « J’avais toujours dit que je voulais rejouer sous les ordres de papa (ndlr : Julien) que j’ai eu comme entraîneur il y a une quinzaine d’années lorsque j’évoluais à Mons-Hainaut, en D1 mais aussi avec l’équipe B en D3 et R1 », explique le joueur de 34 ans. « C’était le moment ou jamais de le faire. J’ai été surpris de ne pas recevoir une prolongation de contrat dans mon club et je ne pouvais pas du jour au lendemain ne plus jouer au basket. Cela m’aurait trop manqué. Je savais que le noyau loyersois était au complet. J’ai donc demandé l’avis des joueurs et des dirigeants. Je ne voulais prendre la place de personne mais tout le monde m’a accueilli les bras ouverts. » Un engagement surprenant, d’autant que Niels ne tournera pas le dos à Limburg. La saison prochaine, il sera l’assistant de Sachat Massot en D1, tout en coachant l’équipe C qui jouera en R1 flamande. « Si j’ai signé à Loyers, c’est pour faire pleinement partie de l’équipe, pas pour venir faire une pige de temps à autre. La D1 limbourgeoise joue à domicile le vendredi, cela facilitera les choses. Les entraînements se déroulent la journée, il n’y aura donc aucun souci pour les miens. Il faudra certainement concilier certains agendas mais j’espère que cela sera possible. J’habite aussi à Hannut, ce n’est pas très loin. »

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© Brieey Belgium Basketball

Victime d’une rupture des ligaments croisés en novembre 2019, Niels a déjà découvert ses futurs coéquipiers l’été dernier lors qu’il était venu se remettre en jambes à Loyers. « En tant que pro, nous avions été mis au chômage. On ne pouvait plus s’entraîner à Hasselt. Je me suis rendu compte que j’avais déjà affronté Kiraranganya, Di Francesco et Demars lorsque j’évoluais chez les jeunes. J’ai vraiment rencontré de chouettes gars. » Niels sera l’attraction de la R1, sera sous les feux des projecteurs et devrait certainement être serré de très près. « Peut-être mais cela va me faire du bien de jouer sans pression et de chercher avant tout à m’amuser. Ceci dit, je me connais. Il n’y aucune raison que je râle moins après une défaite en R1 qu’en D1. » Un compétiteur dans l’âme qui a connu l’apogée de sa carrière entre 2013 et 2016 lorsqu’il a signé trois doublés consécutifs avec Ostende. « J’ai aussi remporté une coupe avec Mons-Hainaut mais ces trois saisons à la Côte ont été exceptionnelles. ! Au début de ma carrière, peu de gens croyaient en moi mais j’ai pu jouer avec la meilleure équipe belge. Je n’ai jamais cherché à signer coûte que coûte à l’étranger, même si le championnat espagnol m’aurait bien plu. J’ai préféré jouer le top ici plutôt que le maintien dans une compétition plus relevée. Si je dois pointer un autre souvenir, c’est mon premier match professionnel que j’ai pu disputer alors que je portais la vareuse de Liège. C’était même avant mes 17 ans, j’étais encore considéré comme joueur amateur. C’était un match de Coupe d’Europe à Den Bosch, aux Pays-Bas. On menait au score de 20-30 points et j’ai pu monter sur le parquet lors des trois dernières minutes de la rencontre. Le seul regret que je peux avoir finalement dans ma carrière est d’avoir sauté de la sélection de l’Euro 2013 alors que j’avais disputé toutes les rencontres de qualification. »

Une certitude, Loyers n’a pas embrigadé un joueur au bout du rouleau. Cette saison, il bénéficié de 19,5 minutes de temps de jeu en moyenne et a tout simplement été le meilleur donneur d’assists de son équipe. Le président Loyersois Dany Martin est le premier conscient d’être un privilégié. « Il y a un an, j’avais discuté de sa venue avec le coach Julien Marnegrave mais c’était sur le ton de la boutade, jamais je n’aurais cru que cela se concrétiserait », se marre-t-il. « Le groupe était certes déjà composé pour 2021-2022 mais à partir du moment où tous les joueurs souhaitaient son embrigadement, c’est une opportunité qu’on ne pouvait pas décliner. Imaginez-vous, un ancien international qui vient jouer dans un village d’un peu plus de 1000 habitants, c’est assez inédit. Après plus d’un an sans sport amateur, c’est vraiment un coup de projecteur qui devrait faire le plus grand bien. Il faut ramener rapidement les supporters au club, on en a plus que jamais besoin. »

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