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Netflix à l’ère covid

3 novembre 2020
par  Aurélie Bronckaers
( Presse écrite , Le virus de l’art )

La crise sanitaire a engendré de nombreux dégâts. Plusieurs secteurs en ont fait les frais. Le septième art tout particulièrement. Quand est-il des plateformes de streaming comme Netflix ? Enquête.

Durant cette longue période de confinement, rester chez soi à s’ennuyer n’était pas une option. Plusieurs alternatives s’offraient à nous. Si certains se sont plongés dans le sport ou dans la conception de pain en levure, d’autres se sont affalés dans leur fauteuil pour bingewatcher les dernières séries à la mode. Selon plusieurs estimations, la SVOD était plus que plébiscitée ! Netflix, qui comptabilisait plus de 150 millions d’abonnés au deuxième trimestre de 2019, s’est vu grossier de 16 millions de plus durant le confinement. Une hausse que le géant du streaming qualifie de « temporaire » en raison de la pandémie.

Réduction de débit

Le 19 mars dernier, Reed Hasting, PDG de Netflix, informait la presse d’une réduction de débits sur tous les flux européens pendant 30 jours afin de faciliter le travail à distance. Une demande formulée par Thierry Breton, commissaire européen chargé, entre autres, du numérique, lors d’une rencontre à Bruxelles. « Netflix a décidé de commencer à réduire les débits binaires sur tous nos flux en Europe pendant 30 jours. », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Nous estimons que cela permettra de réduire le trafic de Netflix sur les réseaux européens d’environ 25 % tout en assurant un service de bonne qualité à nos membres ». Qui dit réduction de débit, ne dit pas décroissement de la qualité de l’image. La définition était totalement conservée mais une formule standard était d’application. La 4K, une option payante de Netflix, a cependant été supprimée de la plateforme, ce qui a fait polémique.

Au cœur de l’actualité

Outre ses productions originales de films et séries, Netflix propose également de multiples documentaires. Une pandémie... un confinement... une aubaine pour la plateforme qui cherche des sujets et thèmes controversés pour attirer du public. Netflix surfe sur l’actualité et propose une multitude de productions en lien avec la covid-19.

La série documentaire « Le coronavirus, en bref » réalise un focus sur les différentes pandémies connues par l’humanité. Diverses méthodes d’éradiquer un virus sont abordées : immunité collective, antibiotiques, vaccin. Sur base d’interviews et de recherches scientifiques, elle décortique le vrai du faux et informe tout en divertissant.

Pour une immersion totale, un épisode spécial de la série documentaire « Lenox Hill » s’invite dans les coulisses d’un hôpital américain. Médecins, infirmiers, sages-femmes, etc. témoignent de leur quotidien. Confrontés à la maladie, avec peu de ressources, beaucoup sont à bout.

Pour une soirée plus chill, la série française « Plan Cœur » s’invite dans le confinement des personnages principaux. Toutes les personnalités du confinement sont mises en scène : la foldingue qui boit du gel, la sportive d’un jour, le médecin face au virus, les adeptes de l’apéro Zoom ou encore la cuisinière amatrice. Bouclé en seulement trois semaines, le tournage était intense et « stimulant à écrire » selon la créatrice Noémie Saglio.

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© Netflix
Abandon de séries

Si la pandémie a permis à Netflix d’obtenir plusieurs millions d’abonnés et des idées de contenus, la plateforme s’est vue aussi contrainte d’annuler plusieurs productions. « The Society », pour laquelle une seconde saison était annoncée, « I’m Not Okay with this », « Altered Carbon » et « Messiah » ont subi les foudres de l’annulation post-covid. Dernièrement, et à la plus grande surprise, Netflix a annoncé mettre un terme à « Dark Crystal : le temps de la résistance », et ce malgré un Emmy Awards.
A priori, le coût engendré par les séries n’est pas la raison de ses multiples annulations mais plus l’organisation technique et les règles de distanciation en vigueur.

Qui de la suite ?

Durant cette crise sanitaire, le télétravail était de mise. Chez Netflix aussi ! Pour Reed Hastings, CEO de la plateforme, le travail à distance n’est pas bénéfique pour le business : « Je n’y vois rien de bon. On ne peut pas se voir en personne et c’est négatif pour le business. J’ai cependant été très impressionné par les sacrifices dont sont capables les salariés pour faire de leur mieux. » Il a toutefois précisé lors d’une interview au Wall Street Journal « que le télétravail resterait la règle jusqu’à ce qu’une majorité d’employés soit vaccinée », soit la moitié de ses employés. Que de nombreux patrons de grandes boîtes américaines, l’homme d’affaires prévoit un retour aux bureaux courant 2021.

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