JOURNALISTE FREELANCE.BE Le site des journalistes indépendants

Nager en famille, la thérapie d’Aymeric Parmentier

10 mai 2021
par  Florent Maron
( Presse écrite , Le virus du sport )

Le nageur du BOUST et du SPH Fleurus est en voie de se qualifier pour les Jeux Paralympiques de Tokyo.

Une fois plongé dans un bassin de natation, Aymeric Parmentier est dans sa bulle, ne faisant qu’un avec l’eau. Comme tous les jours ou presque depuis 2013, c’est sous les yeux attentifs de sa soeur, Hélène, qu’il s’épanouit. Alors âgé de 20 ans, le nageur ne trouvait pas de coach voulant le prendre en charge en raison de ses troubles autistiques. C’est pourquoi sa soeur ainée a décidé de devenir sa coach. En 2014, l’Aubangeois d’origine participait ensuite à ses premiers championnats d’Europe à Eindhoven. Depuis lors, il n’a raté aucun grand rendez-vous international, enchaînant les compétitions e décrochant même une médaille de bronze lors des championnats du monde de Mexico, en 2017, sur 100 mètres brasse. "Je me sens bien avec Hélène, confie Aymeric Parmentier. Je lui fais confiance et elle m’accompagne partout, Comme c’est ma soeur et que nous sommes tout le temps ensemble, elle me connaît parfaitement. C’est plus simple pour moi lors des entraînements. Avant, avec les autres entraîneurs, j’avais du mal à comprendre les exercices sur certaines séries spécifiques. Pourquoi avoir choisi la natation ? Déjà en étant petit, c’est dans un bassin de natation que je me sentais le mieux. C’est comme si j’étais dans ma bulle, j’oublie tout ce qu’il y autour de moi."

JPEG - 411.4 ko
Aymeric Parmentier espère décrocher une nouvelle médaille aux Championnats d’Europe de Funchal.
© Florent Maron
Des résultats convaincants aux World Séries

Si le covid a bien entendu perturbé l’année et les habitudes du numéro 1 belge en natation handisport, la pandémie ne l’a pas pour autant freiné dans sa progression. Aymeric a d’ailleurs enchaîné le mois dernier les World Series de Sheffield, en Angleterre, avec ceux de Lignano en Italie. "Début avril, nous avons été aux championnats de Belgique à Anvers avant de partir pour Sheffield, précise Hélène Parmentier. Après avoir été privé de compétition durant 1 an, il avait besoin de retrouver ses marques. Comme les règles avaient été changées en raison du covid, ça n’a pas été facile pour lui. Par exemple, je devais rester dans les gradins, sans pouvoir l’accompagner, alors qu’il ne parle pas anglais et n’a pas l’habitude de se retrouver seul. Malgré tout, il a réussi à bien performer, en signant de bons chronos. Il a pris confiance à Sheffield, et ça s’est confirmé à Lignano, puisqu’il s’est classé 3ème en brasse, 4ème en dos, et 6ème en 4 nages."

JPEG - 285.2 ko
Hélène Parmentier coache son frère, Aymeric, depuis 2013.
© Florent Maron
Funchal avant les Jeux de Tokyo ?

Spécialiste de la nage en brasse, en dos ou encore du 200 mètres 4 nages, Aymeric va s’envoler la semaine prochaine pour le Portugal et la ville de Funchal. Actif en catégorie S14, il participera aux championnats d’Europe qui se dérouleront du 16 au 22 mai. "C’est un gros objectif pour moi, reconnait le nageur de 28 ans. Les championnats d’Europe, c’est toujours un rendez-vous important pour moi. J’espère y décrocher une médaille, je suis souvent passé pas loin du podium sur la scène européenne. Il faudra que j’y performe pour assurer ma qualification pour les Jeux paralympiques de Tokyo. Pour l’instant, je suis en bonne voie pour être repris par le Comité Paralympique Belge au vu de mes chronos. La décision devrait tomber dans le courant du mois de juin. Tokyo, c’est ma ville préférée. Je veux absolument y aller. C’est le rêve d’une vie."

Luxembourgeois d’origine, Brabançons d’adoption

Il y a 16 ans, les deux frères et soeurs déménageaient avec le reste de leur famille en prenant la direction du Brabant wallon. S’ils résident aujourd’hui à Limal, c’est pourtant à Aubange qu’Aymeric et Hélène Parmentier ont grandi. "Aymeric a débuté la natation dans un bassin à Houdemont, dans la commune d’Habay, se souvient Hélène Parmentier. En 2005, il était encore dans l’enseignement général. Nous nous sommes rendu compte que ça n’allait plus, il était malheureux et faisait des colères. Il fallait le changer d’école. Finalement, celle qui lui convenait le mieux était à Chastres. Maman ne voulait pas mettre Aymeric en internat, c’est pourquoi on a tous déménagé à Chastres dans un premier temps. À cette époque, je rentrais à l’université alors que notre petit frère débutait lui à l’école primaire. Quant à ses clubs de natation, ça n’a pas toujours été simple d’en trouver un qui l’accepte. Aujourd’hui, nous nous entraînons principalement à la piscine de Woluwe ainsi qu’à celle de Louvain-la-Neuve. Aymeric reste également affilié au SPH Fleurus."

Partager :