Les tarifs de la pige, statu quo et indécence
Pour la troisième fois, après 2007 et 2012, l’AJP a mené une enquête sur les tarifs pratiqués par les médias belges francophones envers les journalistes indépendants. Celle-ci s’est déroulée de juillet à octobre et 75 journalistes y ont participé.
L’enquête menée cet été par l’AJP, et à laquelle 75 journalistes ont participé, nous permet, comme nous nous y attendions, de dresser un constat majeur : rien n’a changé ! Que ce soit pour les photographes, les journalistes ou les caméramans. Qu’ils exercent dans la presse écrite, audiovisuelle ou numérique. L’information qui est produite par les freelances est indignement rétribuée et les tarifs pratiqués n’ont pas bougé depuis 5 ou 10 ans, voire plus. Par ailleurs, les tarifs peuvent être sensiblement différents d’un média à l’autre ou, pire, au sein des différentes rédactions d’un même média. Certains médias payent comme un jour ouvrable le travail le week-end ou les jours fériés ; ou exigent la cession des droits d’auteur. Le non-paiement de frais de déplacement ou la republication « gratuite » d’un article online sont légion.
Les revenus pratiqués par les médias ainsi que les conditions de travail subies par de nombreux indépendants maintiennent ceux-ci dans la précarité. Cette précarité a certainement un impact nuisible sur la qualité de l’information, celle des médias ainsi que sur le pluralisme de la presse, garant, rappelons-le, du bon fonctionnement de notre démocratie.
Vous trouverez tous les résultats de l’enquête sur notre site. Les tarifs indiqués sont bruts.