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Le virus pour le football au féminin toujours bien vivace

4 décembre 2020
par  Thierry Lefevre
( Presse écrite , Le virus du sport )

Malgré la pandémie, le football féminin ne cesse de progresser en Belgique. Cette période a aussi rendu le feu sacré à la Flame la plus capée, Aline Zéler.

Depuis le mois de mars, la pratique du sport en club est quelque peu bouleversée par les obligations mises en place pour éviter une infection généralisée à la Covid 19. Le football, sport roi en Belgique, est aussi impacté par cet arrêt forcé. Au niveau professionnel, les matches se sont joués avec un public réduit, puis à huis-clos. Chez les amateurs, on passe aussi de rencontres ouvertes à tous à la fermeture des buvettes et des vestiaires. « C’est une année compliquée, explique Xavier Donnay, manager Football de base de l’ACFF (association des clubs francophones de football). La Covid ne doit pas empêcher les enfants, que ce soit les garçons ou les filles, de pratiquer le football. C’est une nécessité pour qu’ils deviennent des adultes en pleine forme. Ils doivent pouvoir s’épanouir. »

Au niveau des équipes nationales, tout a été arrêté. « On a essayé de reprendre en septembre mais, après un match des U17 entre notre équipe et l’Allemagne, il y a eu 20 cas de Covid alors qu’ils avaient été testés négatif avant la rencontre », explique encore Xavier Donnay. Aline Zéler, la joueuse belge la plus capée, était encore coach des U16 en juin dernier. « Nous sommes parvenus à rassembler les filles quatre fois en juin, précise-t-elle. Les séances d’entrainement ne pouvaient cependant que proposer des exercices de ballon sans contact. On pouvait compter sur un staff compétent qui a pu mettre cela en place. J’ai aussi proposé de stages en juillet et en août. Certains n’ont pu avoir lieu faute d’inscriptions ; les parents étaient encore réticents. A Wavre et Longlier, nous avons essentiellement rencontré des joueuses qui n’étaient pas dans notre banque de données. C’est un point très positif. Preuve que l’intérêt pour le football est bien présent au niveau des demoiselles. »

Malgré cette suspension de la plupart des activités, l’ACFF poursuit néanmoins son opération « Foot for girls ». « Pour nous, une fille en équipe national ou une U6 de Sainte-Ode ou Musson, c’est la même chose, estime encore Xavier Donnay. On veut poursuivre tant qu’on peut cette action pour les filles de moins de 12 ans. Elles sont près de 300 en Wallonie à participer à ce rendez-vous hebdomadaire. On la maintient quoi qu’il arrive. On a remarqué que les filles arrivent souvent plus tardivement au football et donc qu’elles ont un retard dans l’apprentissage qui n’a rien à voir avec leurs capacités. Elles éprouvent donc des difficultés à trouver leur place avec les garçons. On voudrait leur offrir l’opportunité de soit évoluer avec les garçons ou dans une équipe 100% filles, ce qui n’est pas encore possible actuellement. Nous proposons donc des rendez-vous à travers les provinces avec des petits groupes pour permettre aux jeunes de pouvoir compter sur des entraînements adaptés. »

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Aline Zeler lors d’un stage
Le retour du feu sacré

Le premier confinement a également touché Aline Zéler dès le mois de mars. Si son activité de coach fédéral a connu un sacré coup d’arrêt, cela lui a permis de se régénérer. « La saison avec le PSV m’avait laissé des séquelles physiques et mentales, avoue-t-elle. J’étais également en plein déménagement. Je ne pensais donc pas du tout reprendre. Et puis il y a eu cette période à la maison où j’ai fait du vélo, où j’ai repris la course. Et cela m’a titillé. Et le 10 août, j’ai décidé de reprendre une préparation, puis de me lier avec le club de Genk, qui est proche de chez moi. J’avais retrouvé de la motivation. Je sentais que je pouvais encore apporter à une équipe du top. J’aurais pu évoluer dans une équipe de P1, mais cela n’aurait pas été la même chose. Je ne suis pas sûr que mes coéquipières m’auraient écoutée de la même manière. J’avais pris quelques kilos car j’avais un peu plus profité de la vie, mais ils sont rapidement partis. Mes tests physiques et médicaux se sont bien passés. J’étais même au-dessus du lot au niveau de la force musculaire. Maintenant, je dois travailler ma charge musculaire. Je réalise deux séances par jour, six jours sur sept. Je travaille l’explosivité, l’évolution en intervalles avec un programme spécifique. Je m’entraine plus que l’équipe pour réhabituer mes jambes. Le mental est toujours là, avec une grosse envie. Et Genk peut compter sur un staff au top. Cela va me permettre de revenir à mon niveau. »

Aline Zéler est également engagée auprès de la Fédération sportive Wallonie-Bruxelles Enseignement (FSWBE) pour la promotion du sport dans les écoles. « J’ai programmé des activités du 4 janvier jusqu’au mois de juin, annonce-t-elle. Treize journées permettront aux élèves du fondamental de s’adonner au football en suivant une dizaine d’ateliers sur une durée d’une heure trente. Ils seront coachés par des entraineurs brevetés. On devrait pouvoir accueillir 300 jeunes par session. Ils recevront un folder du club hôte et des posters des Diables et des Flames. On va aussi proposer des matches à cinq contre cinq, pour les garçons et pour les filles. Les vainqueurs dans les provinces se retrouveront le 29 juin à Tubize pour une grande finale. » Et Aline Zéler de conclure : « Le football a souvent été oublié dans les écoles. Il faut pouvoir les orienter vers les clubs. Et c’est une bonne manière aussi d’initier les filles au football dans un cadre précis. »

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