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Le virus du folklore. Un dimanche de « non-Doudou » à Mons

2 juin 2021
par  Laura Canducci
( Photo , Le virus de la débrouille )

MONS, dimanche de la Trinité, 30 mai 2021. Ce jour-là, je crois que je m’en souviendrais longtemps. Reportage photos.

Ce jour-là aurait dû avoir lieu l’événement que les Montois attendent toute l’année : le Doudou. La Chasse d’une Sainte Patronne processionnée dans toute la Cité, un combat opposant Saint-Georges à son meilleur ennemi de dragon. Des moments de ferveurs populaires auxquels les Montois sont véritablement addicts. Reconnue comme l’un des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Humanité par l’UNESCO depuis 2005, la Ducasse rituelle de Mons fait vibrer le cœur des Montois, chaque année, depuis des temps immémoriaux. Impensable pour un Montois de faire l’impasse sur son folklore.

Mais, en 2020, ce qui était surtout impensable, c’était d’organiser un événement rassemblant près de 200.000 personnes, le temps d’un long week-end. En pleine crise sanitaire sans précédent, la Ville de Mons doit se résoudre à l’annulation de ce rendez-vous annuel si cher à son cœur. En 2021, le couperet tombe à nouveau un 23 février. La Ducasse de Mons, le « Doudou » comme il est appelé affectueusement, n’aura de nouveau pas lieu. Pour la deuxième année consécutive, les Montois sont privés de leur folklore.

Ce 30 mai 2021, rien n’était donc prévu, à part un « mini-combat » à huis clos. Ce jour-là, en me baladant sur les pavés de Mons, je m’attendais bien sûr à croiser quelques fervents Montois, mordus de leur folklore, irrémédiablement attirés dans les rues de leur Ville, ce jour où ils auraient dû chanter d’une même voix « C’est l’Doudou, c’est l’Mama ». Quelques confrères journalistes avaient d’ailleurs eu vent de rendez-vous de petits groupes tenus secrets (il ne fallait surtout pas créer de rassemblements interdits par les mesures sanitaires en vigueur).

Mais ce 30 mai 2021, sur mon chemin, je ne m’attendais tout de même pas à rencontrer tant de personnes animées par cette même envie irrépressible de rendre hommage à leurs traditions si fortement ancrées et manquantes. Originaire moi-même de la Cité du Doudou, la ferveur des Montois pour leur Ducasse, je la connais. Mais cette année, elle a réussi à me surprendre.

« Il fallait marquer le coup, être présent ! ». Pour tous les Montois que j’ai rencontrés ce jour-là, c’était indispensable de « faire quelque chose » pour exprimer leur amour à leur folklore. Ils étaient nombreux à rivaliser d’inventivité pour célébrer symboliquement ce patrimoine, autrement, comme en témoignent ces quelques photos prises dans les rues de Mons un dimanche de la Trinité, décidément pas comme les autres.

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