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La RAAL a "perdu deux ans", pas ses rêves de grandeur

3 novembre 2021
par  Pierre Ghislain
( Presse écrite )

Si les footballeurs professionnels n’ont été privés de leur activité favorite que pour quelques mois, le football amateur a été beaucoup plus touché par la crise sanitaire. La RAAL La Louvière en a notamment fait les frais. À deux reprises, les Loups ont vu leurs ambitions de montée en Nationale 1 s’envoler. Et le projet de Salvatore Curaba, l’homme qui a remis le club sur les rails, a pris un peu de retard. Mais les Loups n’ont certainement pas abandonné le rêve de retrouver, à terme, le niveau professionnel. Au contraire, les bâtons mis dans leurs roues par la pandémie n’ont fait que renforcer la volonté de tout un club : dirigeants, membres du staff, joueurs, employés et supporters...

C’était l’effervescence dans le centre de La Louvière, le 27 octobre dernier. 18 ans après son sacre en Coupe de Belgique et 12 ans après la faillite, la RAAL retrouvait les joies d’une grande soirée de football dans son Tivoli. Plus de 10.000 personnes s’étaient massées dans les tribunes de l’enceinte louviéroise pour assister au seizième de finale de la Coupe de Belgique contre le Sporting d’Anderlecht. Et, même si le résultat n’a pas été à la hauteur des espérances louviéroises, cette soirée restera gravée dans les mémoires.

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Le Tivoli rempli à ras bord : la RAAL a renoué avec son glorieux passé contre le Sporting d’Anderlecht en Coupe de Belgique
©F.M.

L’an dernier, déjà, les Loups avaient franchi les tours de qualification pour rejoindre les cadors du football belge en seizièmes de finale et s’offrir un duel de prestige contre l’Antwerp. Ils ont remis ça en début de saison. "Un véritable exploit" pour Frédéric Taquin, le coach de ‘la Meute’. Et la preuve que la RAAL est sur la voie qui la ramènera au sein de l’élite du football belge ? Peut-être.
C’est en tout cas l’objectif affiché par l’architecte du renouveau louviérois, Salvatore Curaba. Il l’avait annoncé quand le club a revu le jour en 2017 et il n’a pas changé d’avis depuis. "Je suis un rêveur et un ambitieux, je vise l’excellence et j’estime que la cinquième ville de Wallonie mérite un club au niveau professionnel. On a notre place dans ce football-là, j’en suis certain. Mais je ne dirais pas ça, s’il n’y avait pas le potentiel supporters avec nous."

Un titre d’entrée… et une deuxième montée qui se fait attendre

Car, depuis que la RAAL La Louvière a retrouvé une place dans le paysage footballistique, elle peut compter sur la ferveur de ses fans. La présence de plus de 10.000 supporters dans les tribunes du Tivoli pour la réception d’Anderlecht en est d’ailleurs une belle illustration. Mais, c’est toutes les semaines que les supporters se déplacent pour assister aux rencontres de ‘la Meute’. Même si ce n’est, évidemment, pas dans les mêmes proportions que pour la réception du club le plus titré de Belgique.
Et les résultats suivent : la RAAL avait été championne, haut-la-main, dès sa première saison en D3 amateurs. Et ensuite ? Les Louviérois ont toujours joué le haut de tableau dans la division supérieure. Mais le Covid-19 a retardé les échéances...
La RAAL jouait la montée quand le foot a été mis à l’arrêt en mars 2020. Elle avait réalisé le carton plein quelques mois plus tard pour entamer sur les chapeaux de roule sa saison 2020-2021 : trois victoires en trois matchs, 15 buts inscrits, pas le moindre but concédé… Mais, à chaque fois, le foot amateur a dû faire un pas de côté. Et les Louviérois ont accusé le coup.
"On a clairement perdu deux ans, on ne va pas s’en cacher", confirme Frédéric Taquin. "En mars 2020, on s’est senti lésé. Il restait plusieurs journées de championnat et, si on avait un peu manqué notre début de saison, l’écart avec le leader avait fondu. Je suis persuadé qu’on aurait pu être champion ou, au pire, monter via le tour final. Mais la fédération a décidé d’arrêter le classement et de ne faire monter que les premiers et on a dû l’accepter. L’an dernier, on a été arrêté alors qu’on avait super bien débuté la saison... C’est frustrant ! Mais je suis du genre à penser que chaque chose arrive pour une bonne raison. Les choses se mettent en place, ici, à La Louvière. On continue d’avancer et de progresser et, quand tu travailles dur, la réussite vient toujours te récompenser", positive l’entraîneur.

Energie, synergie, engouement

Un discours optimiste que les joueurs ont également intégré. "Le club a perdu deux ans et nous, les joueurs, aussi. Deux ans sans jouer, c’est long. Une éternité. Mais on n’a pas d’autre choix que de l’accepter et d’aller de l’avant", acquiesce Clément Libertiaux, le dernier rempart louviérois.
Malgré la frustration, c’est avec ambitions que les Loups se sont lancés à l’assaut d’une nouvelle saison. Outre leur beau parcours en Coupe de Belgique, ils affichent surtout un bilan presque parfait en championnat. C’est donc bien parti pour aller chercher la montée tant attendue en Nationale 1.
Mais cette montée, si elle se matérialise à l’issue de la saison, ne sera qu’une étape dans le développement du club louviérois. Peu importe le temps que ça prendra, comme le réaffirme Salvatore Curaba. "Quand on a lancé notre projet, notre objectif était de monter tous les deux ans. Là, avec le Covid-19, on a forcément pris du retard. On va essayer de le rattraper, mais si on n’y arrive pas, ce n’est pas grave. Il y a une destination, mais il faut aussi profiter du voyage. Je ne veux pas regarder en arrière, je veux aller de l’avant."
Et ce n’est pas la crise sanitaire qui a refroidi le dirigeant louviérois. "Le Covid-19 a été un frein à notre développement. Tant au niveau sportif, que financier. Mais le bilan, après quatre ans, reste extrêmement positif. Il y a une énergie et une synergie incroyables dans ce club. L’engouement est énorme. Les employés, les bénévoles, les coachs, les joueurs, les supporters et les habitants de La Louvière sont derrière nous et c’est ça qui va nous faire avancer et nous rapprocher de nos objectifs !"

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