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La Covid n’a pas tué le virus pour l’équitation

6 août 2020
par  Thierry Lefevre
( Presse écrite , Le virus du sport )

Malgré la pandémie de la Covid-19, le monde équestre luxembourgeois n’a pas cessé de travailler. Même sans le président du Groupement Hippique du Sud. Et même en République Démocratique du Congo.

Le coronavirus ne touche pas les chevaux. Toutefois, depuis le mois de mars, ils doivent aussi composer avec la pandémie. En effet, les compétitions sportives ont été annulées jusqu’au mois de juillet et certaines disciplines comme l’attelage ou les pony-games n’ont pas encore pu reprendre. Des communes, comme celle de Chiny, ont par ailleurs pris un arrêté pour empêcher les épreuves de jumping et de dressage sur leur sol. Les cercles équestres, qui comptent aussi sur les stages pour faire tourner leur boutique, ont donc dû composer avec cette situation et de l’arrêt total durant plusieurs semaines. « Lors du début de la pandémie et du confinement, la situation a été simple : les poneys se sont retrouvés dans les champs et mon personnel a été mis en chômage économique, explique Marie-Aline Helleputte, du cercle équestre de la Licorne à Bièvre. Nous avions même réduit nos assurances. Heureusement, nous avons pu compter sur les propriétaires des chevaux qui sont accueillis chez nous ; cela a permis de couvrir nos frais généraux. Ce fut donc encore gérable. Le plus compliqué a été la reprise. On a ramené les poneys au centre et il a donc fallu les nourrir. Cependant, la fréquentation a été timide. Nous avons dû aussi mettre en place des stages dans un temps très court : cela a entrainé du stress, mais on y est parvenu. »
Les chevaux ont aussi dû récupérer le rythme. « Ils ont eu deux mois de vacances, sourit Mme Helleputte. Ils ont donc perdu de leur condition physique. Les cavaliers n’ont pas su les faire travailler. Les couples ont donc dû avant tout retrouver de la confiance. Par chance, nous n’avions pas d’échéance particulière à respecter. On a donc pu reprendre en douceur. Je pense qu’il faudra attendre le mois de septembre pour retrouver notre rythme, notre quota de cavaliers d’avant-Covid. D’ici là, on s’adapte, comme on le fait depuis le mois de mars. »
Le cercle équestre s’est également montré proactif en mettant en place des concours durant les deux premières semaines du mois de juillet. En respectant les règles sanitaires, ces épreuves ont connu un beau succès de participation. Et le bar a donc pu également permettre d’accueillir des spectateurs et mettre dès lors du beurre dans les épinards.
Mais le monde équestre de la verte province a surtout été marqué par la maladie du président du groupement hippique du Sud (GHS) Jacques Fraselle. « Heureusement que j’ai pu compter sur notre secrétaire, Virgine Lamette, pour répondre à toutes les demandes des cavaliers et des cercles, explique le président Fraselle qui tente tant bien que mal de se remettre de cinq semaines de coma et plusieurs mois d’hospitalisation. « Cela n’altère cependant en rien ma motivation à poursuivre mes activités au sein des différentes instances. C’est de cette manière que je vais continuer à pouvoir aider la base. Et ce sera bien nécessaire pour soutenir notamment les éleveurs pour qui c’est une période catastrophique car les clients sont réticents et ces éleveurs ne peuvent pas compter sur une vitrine pour montrer la qualité de leur travail. »
Dès son réveil, et malgré une perte de poids de quelque 36 kg, Jacques Fraselle a voulu directement se remettre au travail pour le monde hippique. « J’ai participé à des vidéoconférences pour me mettre au courant de l’évolution de la situation, se souvient-il. Au départ, je ne pouvais pas parler, mais j’étais quand même là. Les gens me prenaient pour un fou, mais ils ont progressivement compris que j’avais besoin de rester au contact pour avancer. Même si j’ai 68 ans, j’ai encore beaucoup de projets. Et je compte bien poursuivre mes activités tant au niveau de la province, que national ou même international. »
Un des bébés de Jacques Fraselle c’est la Route du Luxembourg belge, une compétition d’attelage qui rassemble des équipes venues de Belgique, mais aussi de France, de Suisse, d’Allemagne, de Grande-Bretagne. L’édition 2020 était programmée pour le mois d’août, mais a dû, comme beaucoup de rendez-vous, être annulée. « Je préfère dire reportée, tempère-t-il. J’espère vraiment qu’on retrouvera une place dans le calendrier au plus vite. J’ai déjà eu des contacts avec les organisateurs d’autres routes, mais rien n’est encore finalisé. L’an prochain, ce sera en tout cas le retour de la Route du Poisson. »

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Même s’il a passé plus de quatre mois à l’hôpital et de nombreux kilos et forces perdus, le président du GHS Jacques Fraselle veut poursuivre son investissement pour le monde équestre.
© DR

La pandémie s’est répandue sur l’ensemble de la planète. Même en République Démocratique du Congo où le Paliseulois François Wery travaille depuis une année. « Nous avons dû faire l’impasse sur les concours car les gros rassemblements ont été interdits, explique-t-il. Toutefois, mon travail n’est pas impacté car les chevaux doivent toujours sortir et les propriétaires qui sont absents à cause de cette période souhaitent également que leurs chevaux continuent à travailler ; on est là pour cela. Il ne faut pas croire au cliché qui considère que les Africains sont relax. Il n’y en a comme des Européens cool, mais il y a surtout une demande de résultats. Pas question donc de se mettre au repos malgré cette période singulière. »
La motivation des différents acteurs du monde équestre n’a pas été touchée par cette pandémie, mais tous aspirent à retrouver une activité normale tant au niveau du travail quotidien que des concours.

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