Joue-la en solo !
Le coronavirus a annulé les soirées jeux de société de nombreux joueurs. Mais ceux-ci peuvent continuer à vivre leur passion ludique avec les versions « en solitaire » de ces jeux.
Jeux de société. Tout le monde y a déjà joué. Lors de l’enfance, de l’adolescence. Et en tant qu’adulte. Comme parent. Ou tout simplement comme … joueur. Les jeux de société restent d’ailleurs à la mode malgré la concurrence de plus en plus forte des écrans. Et ils se modernisent. Le secteur est en plein développement. Les jeux de société se conjuguent sous plusieurs formes. Avec les jeux classiques, les familiaux, ceux d’ambiance, ceux de survie, d’exploration, ceux de placement d’ouvrier, ceux dits « experts »… Et même les jouables en solo. S’il y a un contraste entre les mots « société » et « solitaire », les versions des jeux qui peuvent se jouer seul se multiplient. Elles ont eu un franc succès pendant le confinement. Les joueurs coincés chez eux, sans possibilité de retrouver leurs partenaires habituels, ont pu assouvir leur plaisir du jeu avec ces versions "solo". Le coronavirus n’a donc pas eu raison de leur virus ludique !
« Je connaissais l’existence des jeux jouables en solo avant le premier confinement, mais je n’y avais jamais vraiment joué », commente Emma, habituée à jouer aux jeux de société, elle qui est membre du club ludique In Ludo Veritas, à Namur. « Mais j’ai testé plusieurs de ces jeux durant le confinement. Sans doute parce que j’avais plus de temps, comme mon école était fermée. Mais j’ai aussi eu un coup de coeur à l’époque pour les jeux de type Roll and Write (NdlR : souvent un jeu de dés, avec des actions à effectuer et généralement à retranscrire sur une feuille en fonction des résultats des dés), auxquels je jouais à plusieurs auparavant. Et cela a été la possibilité d’y jouer seule durant le confinement. »
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- « Le Septième Continent » est un des nombreux
jeux de société à avoir laparticularité de pouvoir se jouer en solo.
Le boom des joueurs en solitaire depuis l’arrivée de la pandémie du coronavirus s’est confirmé sur un groupe Facebook baptisé « Jeux de société en solo ». « Notre groupe a beaucoup augmenté depuis le premier confinement », confirme Sébastien Meilleur, un des administrateurs de ce groupe de partage d’infos, d’expériences, de découvertes, de bons plans et de tout ce qui concerne cette passion des jeux qui peuvent se jouer en solitaire. « Au premier avril, nous avions 6389 membres et nous en sommes aujourd’hui à près de 9.000. Cela représente un très gros pourcentage supplémentaire en peu de temps. Le nombre de membres actifs au quotidien, soit ceux qui consultent le contenu de notre groupe, est également passé de 4000 à 6220 environ. Cela représente également une belle augmentation. »
Mais pourquoi jouer seul, me direz-vous ? Par amour du jeu, tout d’abord. Avec le solo, pas besoin de trouver des joueurs : le jeu, lui, est toujours disponible à la maison ! Rassembler d’autres joueurs, quand les personnes qui partagent votre vie n’ont pas cette passion, n’est pas toujours évident. Les jeux avec une version solitaire sont donc une véritable aubaine pour les fans de jeux. Certains jeux sont aussi plus faciles à mettre en place seul qu’à plusieurs. Comme le « Septième Continent », par exemple. Un jeu d’exploration, créé dans l’esprit des « Livres Dont Vous Êtes le Héros » et dont les parties peuvent durer une … vingtaine d’heures. Ces jeux de société en solo sont aussi un hobby … sans écran. Depuis que je les ai découverts, ils sont une porte de sortie vers une nouvelle évasion. Après une journée de boulot devant l’ordinateur, à lire de nombreux dossiers sur Internet, je n’ai plus envie de regarder la télévision le soir, pour me détendre, et je n’ai pas toujours envie de lire. Ces jeux de société en solo sont aussi très prenants. Ceux qui offrent de véritables défis à relever, quand il faut gagner face au jeu en lui-même, face à « l’Automa », soit un joueur virtuel (mais sans écran !) créé par le jeu, qui simule les actions, parfois surprenantes au niveau de la tactique, d’une véritable personne. Avec généralement une difficulté variable. Lors de mes achats de jeux, la version adaptable à un joueur est donc devenu un critère capital.
Ce qui n’est pas le cas de tous les joueurs solo. « La version pour un joueur est un plus pour les jeux que j’achète, mais elle n’est pas obligatoire non plus », précise Olivier Wetdog. « Je jouais déjà en solitaire avant le confinement, mais je dois bien dire que j’étais content d’avoir une bonne collection de jeux jouables en solitaire durant cette période de lockdown ! D’habitude, avec mes amis joueurs, on se fait deux à trois soirées jeux par semaine. Mais nous n’avons plus pu nous réunir pour ces soirées avec les mesures sanitaires. Cela a été l’occasion de jouer en solitaire plus souvent, de tester ces versions « en solo ». Avec de belles confirmations ou découvertes. »