« J’ai bon espoir pour accueillir une manche de championnat du monde en Belgique en 2021 »
Laureen Thellin, la Liégeoise passionnée de JetSurf, a vu tous ses plans et ses envies freinées par la crise sanitaire. Néanmoins, plusieurs projets verront le jour !
La crise sanitaire a mis bon nombre de disciplines sportives à l’arrêt. Complet la plupart du temps. S’il s’agit d’une catastrophe économique et sportive pour toutes ces activités, imaginez ce qu’il en est pour une discipline sportive en guise de reconnaissance comme le JetSurf.
Né il y a une petite dizaine d’années en République Tchèque, ce loisir y est devenu un sport reconnu. En Belgique, on n’y est pas encore même si Laureen Thellin, notre seule représentante aux championnats du monde de 2019 (disputés sur 5 manches) met tout en œuvre afin d’y parvenir.
Véritable passionnée de ce sport nautique à moteur, mix entre le Jetski et le surf, la Liégeoise de 26 ans n’a qu’une envie : attirer un maximum de pratiquants. Mais, que de chemins à parcourir entre quête de sponsors, déplacements à financer ou encore achat de matériel. Cela, c’était avant mars 2020. Le Covid19 a réellement freiné l’élan. « Clairement, tout a été retardé en raison de cette crise sanitaire », reconnaît Laureen Thellin, qui a dû annuler un stage à Orlando et le remplacer par quelques visites espagnoles à Denia (Alicante). « Donner des cours était devenu impossible, il a fallu attendre début juillet afin de pouvoir les réorganiser. Comme notre sport se passe sur l’eau, la saison ne peut déjà pas débuter avant mars pour les plus courageux. Elle a donc été extrêmement raccourcie. Heureusement, durant les vacances scolaires, on a pu distiller l’un ou l’autre stage. »
Un manque de visibilité, aussi pour les sponsors
Qui dit annulation du championnat 2020 (« les manches mondiales prévues fin août à Kazan et ensuite à Abu Dhabi ont été annulées, il ne reste plus que de petites courses continentales en Autriche ou en Tchéquie »), dit moins de visibilité. « Et donc un souci afin de dénicher des sponsors. Même si plusieurs me soutiennent et me sont fidèles, d’autres nous auraient rejoint sans cette crise sanitaire. Puis, sans possibilité de pratiquer, les ventes de matériel chutent également. Ainsi, notre société JetSurf Belgique, dont la Team est composée de mon papa, de mon compagnon et de deux amis, n’a écoulé que trois planches cette année, contre six l’an dernier. On peut comprendre la réticence des gens lorsqu’il faut, en cette période perturbée, parfois investir jusqu’à 8.000 euros afin de se procurer une planche. »
Néanmoins, si les contrariétés se sont accumulées ces derniers mois, ne comptez-pas sur Laureen Thellin pour baisser les bras. Décidée, déterminée et volontaire, la Liégeoise met actuellement tout en œuvre afin d’aboutir dans d’autres projets. Même si les conditions actuelles ne permettent pas de se développer à la vitesse à laquelle elle le désirerait. « Pour notre création d’une manche de coupe du monde en Belgique en 2021, ça avance… J’ai eu l’occasion de rencontrer une personne de l’Union Internationale Nautique afin de lui présenter le projet et j’ai vraiment bon espoir de le concrétiser. Je vais d’ailleurs me rendre prochainement en Autriche afin de confirmer la possibilité d’inclure la Belgique dans le programme des championnats du monde. Maintenant, si on me demande 80.000 euros pour l’organisation, cela va être compliqué de trouver les fonds nécessaires. »
La création d’un propre championnat européen pourrait alors être envisagée, même si la priorité reste d’inscrire au programme une manche au championnat mondial sur notre territoire ! « Avec des clubs amis en Allemagne et à Gran Canaria, on pourrait envisager cette solution. Avec sept manches dans des lieux comme Alicante, Berlin, la Belgique… On regarde donc éventuellement pour cette possibilité. »
Mais où cela se déroulerait-il ? Trois lieux sont à même d’accueillir un tel événement : les Lacs de l’Eau d’Heure, le Walibu Beach à Wandre et Gand. Le site liégeois, avec lequel la jetsurfeuse entretient d’excellents rapports semble emporter les pronostics à l’heure actuelle. « J’irai également à Marseille voir quels compétiteurs seraient partants pour notre course. » Quant à la date… « On doit encore un peu patienter avant de trancher car le calendrier avec les manches mondiales de 2021 ne sont pas dévoilées avant octobre. Le tout sera de ne pas programmer la manche belge en même temps qu’un autre grand rendez-vous de jetsurf ! »
« Une fédération et une reconnaissance à part entière »
Une autre volonté de Laureen Thellin est la reconnaissance, via la création d’une fédération, de son loisir comme sport à part entière. « Avec Alain Coppens, ancien champion de sport moteur, on travaille afin d’aboutir à une mise en place de cette volonté. Cela devrait se concrétiser dans les mois à venir. »
Neuvième, pour son baptême, des championnats du monde 2019, Laureen Thellin donne désormais des cours de JetSurf, sur rendez-vous, tant au Walibu de Wandre qu’au Lac de l’Eau d’Heure. « L’heure revient à une centaine d’euros et comprend, outre le cours en lui-même, la location de tout le matériel (combinaison, planche, casque…). » Car, si les adeptes de la discipline ne sont pas légion à l’heure actuelle, la passionnée est convaincue du potentiel de son sport et de son développement dans un avenir… proche !