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François Weynant : « Le foot reste ma priorité mais j’ai pris goût aux efforts du triathlon »

9 juillet 2021
par  Sébastien Monmart
( Presse écrite , Le virus du sport )

Le sportif dinantais, qui a côtoyé de grands noms du football belge, avait besoin de relever de nouveaux défis.

Francois Weynant (28 ans) a le goût du défi et aime repousser ses limites. Footballeur depuis son plus jeune âge et qui a côtoyé certains gros noms du football belge actuel, ce Dinantais s’est découvert une nouvelle passion il y a quelques années : le triathlon.

C’est au sein du club de Lysogne-Thynes, aujourd’hui fusionné avec Neffe pour former l’Union Dinantaise, que François Weynant a découvert le foot. Quelques années plus tard, il rejoignait l’Union Royale Namur. « J’ai très vite progressé. J’ai rejoint ce club à 11 ans. À cette époque, je jouais également au tennis à raison de 7h30/semaine. Pendant deux ans, j’ai cumulé ces deux disciplines. En une saison, j’ai mis une septantaine de goals en minimes nationaux avec Namur. C’est à partir de là que j’ai commencé à croire en mes chances d’avoir un avenir dans le foot. »

En effet, plusieurs clubs de D1 se sont intéressés au jeune dinantais. « Le Standard, Anderlecht et Charleroi. J’ai finalement signé chez les Carolos car je n’étais pas prêt pour l’internat à 14 ans. À Charleroi, mes parents me permettaient de faire des allers/retours. Dès 16 ans, j’ai été versé dans le noyau B du Sporting. J’ai eu aussi l’occasion d’être sélectionné en équipe nationale à une dizaine de reprises pour côtoyer des joueurs tels que Romelu Lukaku, Yannick Carasco ou Thorgan Hazard, pour ne citer que les plus connus. »

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© Sébastien Monmart

En fin de contrat à Charleroi alors qu’il était en rhéto, François a choisi de ne plus donner la priorité au foot. « Je sortais d’une saison compliquée entachée d’une fracture du pied. Je voulais par ailleurs faire des études. Je suis allé étudier l’éducation physique à Louvain-la-Neuve et j’ai rejoint le club de Walhain, en Promotion. Je me suis ensuite rapproché de chez moi en rejoignant Onhaye (P1) car je ne voulais plus de cet esprit de compétition », précise-t-il.

L’attaquant a tout connu avec les Walhérois : deux titres, une relégation et une victoire en coupe de la Province en quatre ans. Mais contre toute attente, le club lui annonçait qu’il ne serait pas conservé, fin avril 2017. « Et ce alors que je pensais faire tout le reste de ma carrière là-bas. C’est à ce moment-là que je me suis dit que le foot n’était pas toute ma vie sportive », reconnaît-il. La suite l’a conforté dans cette idée. À Meux (D2 amateurs) où il a ensuite signé, François Weynant n’a pas eu énormément de temps de jeu. « En étant sur le banc, la remise en question a été complète. J’ai le goût du défi et j’aime repousser mes limites. C’est à ce moment que j’ai décidé de m’inscrire pour un marathon. J’avais toujours eu l’envie d’en faire un car c’est une distance mythique. »

Début 2018, le Dinantais s’est tourné vers le marathon de Namur, organisé pour la première fois en avril 2018. Il a par la même occasion choisi de joindre l’utile à son défi sportif. « Un an plus tôt, ma maman est décédée d’un cancer. J’ai sollicité l’asbl « 10 femmes pour un 4.000 », dont la présidente est la psychologue qui nous a accompagnés, pour la parrainer (Ndlr : cette asbl permet à 10 femmes victorieuses d’un cancer du sein de gravir le Dôme des Ecrins). En courant le marathon pour elles, je voulais récolter 500€ pour participer au financement de leur défi qui avoisinait les 13.000€. Le soutien que j’ai eu a été fou : j’ai été suivi par des écoles, par des organisations de courses, etc. J’ai finalement récolté 12.500€. À la fin des 42km du marathon, je me suis dit que je ne ferais plus jamais ça ! Un mois plus tard, je regardais déjà pour autre chose. J’ai aussi pu accompagner les Dômettes dans leur défi », souligne l’athlète dinantais.

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© Sébastien Monmart

Fort de ces expériences de vie, François Weynant a alors décidé de se tourner vers le triathlon avec un objectif dans le viseur : boucler un Ironman et ses 3,8 km de natation, ses 180,2 km de cyclisme et son marathon. « J’ai toujours été un mauvais nageur donc je me lançais dans un terrain délicat. J’ai commencé à m’entraîner en piscine puis par des petites distances dans la région. Pour le vélo, j’ai dû m’équiper en achetant un vélo de course et apprendre à faire des longues sorties. C’était toute une organisation familiale car après le boulot, je rentrais pour aller m’entraîner plusieurs heures », se souvient-il. Une organisation et, surtout, un défi sportif supplémentaire car pendant ce temps, François Weynant continuait à jouer foot, à Beauraing (P1) notamment puis Neffe (P1). « Ces deux disciplines ne vont pas forcément bien ensemble. Dans le triathlon, à mon niveau, on ne retrouve pas cet esprit de compétition présent dans le foot. Ce sont des valeurs d’entraide qui règnent. Notre objectif principal est de finir l’épreuve, on est tous dans la même galère. » Ses entraînements ont fini par payer. En septembre 2019, François a bouclé l’Ironlakes aux Lacs de l’Eau d’Heure, son tout premier.

Depuis, Covid-19 oblige, le Dinantais a un peu levé le pied. Mais pas pour longtemps puisqu’il participera, en 2022, au Norseman. Triathlon de l’extrême en Norvège. « C’est la chance d’une vie, une aubaine », glisse-t-il. Tout en continuant à s’entraîner avec l’Union dinantaise où il vient de retrouver un beau projet, à son image. « Le foot reste en numéro un mais j’ai pris goût à tous ces efforts. »

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