Covid-19 : Il faut tout changer (entretien avec Stephen Bouquin)
« On ne peut plus continuer comme avant. Il faut tout changer » souligne l’historien et sociologue Stephen Bouquin, en parlant de la pandémie du nouveau coronavirus et de la crise systémique.
Pour le sociologue Bouquin, le projet écosocialiste est « le seul projet internationaliste à même d’apporter une issue à la crise existentielle du capitalocène. » Mais pour devenir contre-hégémonique, « il doit s’ouvrir à d’autres options, et développer des actions communes tout en développant un dialogue programmatique », ajoute-t-il.
Stephen Bouquin est sociologue à l’Université d’Évry et directeur de publication de la revue Les Mondes du Travail. Il est également l’auteur de la Commune de Rojava.
MD : Quel rapport entre le nouveau coronavirus et la crise économique ?
SB : La pandémie du covid19 a été l’élément déclencheur d’une crise économique globale qui sera bien plus profonde que celle de 2008. Tous les éléments favorisant cette crise étaient déjà présents avant la pandémie.
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- Stephen Bouquin
Sur le lien entre la pandémie et la crise économique, je pense qu’il faut comprendre la première comme un produit dérivé de la seconde. La limite du capital est le capital lui-même. En 2008, la crise financière puis économique était le résultat d’une suraccumulation financière ; des bulles spéculatives qui ont éclaté et provoqué une réaction en chaîne. En 2020, la pandémie, en tant que résultat de l’extension de la domination marchande et de la logique de valorisation (provoquant une déforestation, le commerce d’animaux sauvages, avec inévitablement une succession de zoonoses – note en bas de page, ce sont des virus qui sautent la barrière humaine), dans un contexte de mondialisation et d’échanges marchands et de flux humains densifiés. La pandémie est la à la fois une expression de la crise écologique et le résultat de l’action du capitalisme. En mettant à l’arrêt l’économie mondiale, elle provoque un arrêt du cycle d’accumulation, ce qui correspond en quelque sorte à un infarctus pour le système capitaliste.
La deuxième vague est déjà en route, elle sera peut-être moins forte et l’action visant à contenir celle-ci sera peut-être efficace dans certains pays. En même temps, aux États-Unis, le covid19 fait rage dans un contexte de crise politique et économique de profondeur rarement observée. Si les gouvernements décident de laisser faire le corona, en cherchant à remettre l’économie en marche, les conséquences sanitaires risquent d’être effrayantes.
Que nous dit la pandémie sur l’instabilité politique de plus en plus visible à travers le monde ?
L’instabilité politique se manifeste aussi de plus en plus fréquemment. Les gouvernements ont perdu beaucoup de légitimité et la seule roue de secours idéologique consiste à choisir la voie nationaliste-raciste (pensons à Orban en Hongrie et dans d’autres pays de l’Est). Il faut des boucs émissaires, des victimes expiatoires et assujettir l’étranger…
Le néolibéralisme est parterre, en mille morceaux, et l’option de les recoller signifie jouer la carte de mobiliser un état/ territoire comme entité homogène culturellement tout en en soumettant la population à une logique autoritaire fascisante. Ainsi, l’État retrouve une base sociale, étroite, mais suffisante pour mener une action notamment pour défendre un capital national. Ceci conduit à des affrontements commerciaux, un jeu d’alliance opposant des blocs comme c’est le cas dans le conflit latent entre l’USA et la Chine. L’UE est paralysée et réussit difficilement à changer de braquet au niveau des politiques monétaires. Les tensions entre les pays du Nord européen et ceux du Sud s’aiguisent aussi. Il faut relancer l’économie, par la création monétaire et donc aussi l’endettement. L’endettement, c’est de la croissance qui doit encore avoir lieu, c’est donc gagner du temps, et repousser le problème devant soi. Soit, c’est un jeu d’écriture, mais l’écart entre valeur réelle et faciale des titres de la dette va apparaître tôt ou tard et l’inflation va démarrer.
Quelles sont les solutions envisagées pour éviter cela et quelles conséquences faut-il en attendre
Pour éviter cela – car l’inflation appauvrit aussi et d’abord les détenteurs de capitaux-, il faut assurer un remboursement de la dette, des prêts de la BCE à l’Italie, l’Espagne. Mais cela signifie aussi poursuivre les politiques de strangulation par l’austérité ainsi que la privatisation.
La voie est très étroite, car dans ces pays, il faut aussi et, en même temps, soutenir la consommation et l’activité économique. La politique visant à faire tout cela par de la création monétaire risque donc tôt ou tard de provoquer un éclatement de l’Euro, et des crises monétaires en cascade.
La création monétaire galopante crée une sorte de palais de glaces où personne n’est vraiment certain de la valeur réelle, et pas seulement faciale. Pour que les produits financiers gardent leur valeur, il faut éviter une inflation… Sinon, les détenteurs de ces titres verront leurs capitaux fondre comme neige au soleil.
Pour éviter l’inflation, il faut éviter que les masses monétaires en circulation soient trop grandes. Ça signifie passer par une cure d’austérité, limiter le soutien à la consommation et accepter in fine la paupérisation d’un gros tiers des populations, avec une classe moyenne qui dévale la pente. Dans le meilleur des cas, la flambée du chômage s’accompagnera d’une flambée de la surexploitation et une paupérisation rapide des classes moyennes. Je ne pense pas que les populations vont accepter cela. Il y aura donc des révoltes sociales larges du type gilets jaunes dans les pays européens.
La crise sanitaire offre-t-elle vraiment l’occasion de rompre avec le modèle actuel qui a favorisé l’apparition et la propagation du coronavirus ?
La crise systémique offre certainement l’occasion de rompre avec le capitalisme prédateur et destructif. La pandémie n’est qu’un élément parmi d’autres. Elle est un épiphénomène, un produit dérivé si on veut, de la crise écologique. La biodiversité est en chute libre dans bon nombre de territoires, la crise climatique s’accélère avec un dérèglement des saisons, des sécheresses prolongées, une fonte du permafrost, etc. Cette crise des écosystèmes terrestres impose des coûts inattendus aux capitaux et il exprime en quelque sorte la rencontre du capital avec lui-même. La création de liquidités supplémentaires est une réponse faite dans l’urgence, nécessaire par le niveau d’endettement déjà acquis. En 2008, les quartiers généraux du capitalisme que sont les banques centrales ont réagi de la même façon : socialiser les pertes, faire payer les contribuables (en fait la classe laborieuse) et remettre l’économie en marche via la quantification monétaire. Aujourd’hui, ils choisissent la même voie, qui est la seule ouverte de leur point de vue. Mais elle est à double tranchant : en démultipliant les liquidités, ils créent un palais des glaces avec partout des miroirs dont on ne sait plus si l’on peut s’y fier ou pas. Tôt ou tard, on risque de connaître une inflation et des crises monétaires, ce qui pour le capital est assez redoutable. Imaginez ce que ça implique pour les actionnaires et les détenteurs de capitaux si leur stock de titres libellés en dollars ou en euros commence à se dévaloriser de plus en plus. Soit la valeur facile se détériore, soit la valeur monétaire se dévalorise. C’est la peur bleue du capital. Pour y remédier, il n’y a qu’une solution, reporter sur le monde du travail sinon sur les voisins les effets de la crise. On va donc connaître une intensification des la lutte des classes menées par le capital et une exacerbation des tensions et conflits interétatiques ou interimpérialistes.
Alors, comment sortir de cette spirale des crises ?
Disons que pour sortir de la crise systémique ou des crises qui s’empilent les unes sur les autres, il n’y a pas 36 solutions. Une solution néo-keynésienne, un autre capitalisme, sera toujours néfaste pour l’écosystème. Le capitalisme a besoin d’un extractivisme est d’une marchandisation des communs qui nous restent. Le capitalisme vert existe, mais il n’est pas à même de résoudre la crise écologique, au contraire, il la parasite. Mais cette crise n’est pas source de profits, juste de surcoûts croissants qui ont été masqués pendant des décennies. Sur le plan social, là aussi, la résolution de la crise est de nature anticapitaliste. Il faut généraliser le droit au revenu, généraliser le salaire universel et la seule institution à même de faire cela, c’est la sécurité sociale. Pour y arriver, il faudra bien exproprier la majorité des capitalistes. Sur le plan sociétal, la solution de la crise passe par une priorité absolue aux besoins sociaux, une planification écologique et le développement d’un système productif durable. Tout cela est en train de devenir évident pour de larges secteurs de la population. On ne peut plus continuer comme avant. Il faut tout changer. Là où le bât blesse, c’est que cette prise de conscience intuitivement anticapitaliste n’est pas encore écosocialiste. Elle n’est pas assez internationaliste non plus. La volonté de relocaliser l’économie est réelle, mais dans la situation actuelle, il faudra continuer à organiser un échange à l’échelle mondiale. L’autosuffisance alimentaire n’est pas à portée de tous et l’interdépendance est des uns par rapport aux autres est devenue bien plus profonde qu’il y a un siècle. Les options politiques à défendre doivent intégrer cette donnée et ne pas verser dans le localisme, une sorte de version nouvelle de la déconnexion.
Pensez-vous qu’une révolte mondiale puisse émerger ?
Il y a d’ores et déjà les mobilisations qui sont d’emblée globales, comme la mobilisation des femmes contre le sexisme et le patriarcat et la vague de révoltes contre la racialisation discriminante, fortement liée à la non-résolution de la question coloniale. Black Lives Matter résonne dans beaucoup de pays et la lutte contre le racisme d’Etat est presque partout présente. C’est normal, tous les états ont développé des politiques discriminantes et véhiculent une idéologie de racialisation qui transforme des cohortes entières de la population en non-citoyens ou citoyens de seconde zone. Le mouvement des femmes est également d’emblée un mobilisation globale, en témoigne les grèves le 8 mars ou l’ampleur des manifestations MeToo. Ces révoltes ont leur spécificité, mais elles sont également sociales et démocratiques de par leur ‘nature’. Ce qui les rapproche des mobilisations parfois quasiment insurrectionnelles qui se succèdent depuis plusieurs années. Il y a eu les gilets jaunes en France, la jeunesse au Chili, les masses paupérisées au Liban, Algérie. Il y a aussi Hong Kong, même si c’est spécifique. Il y a aussi en Chine comme aux États-Unis une explosion de grèves sauvages, une conflictualité au travail, contre le despotisme managérial. Tout cela va continuer, malgré la répression de plus en plus violente.
Quel point commun entre ces mobilisations parfois insurrectionnelles ?
Le moteur des révoltes qu’on voit apparaître à l’échelle mondiale est un moteur à deux temps : il y a la question démocratique et la question sociale. Ce sont deux dimensions d’une même question ; un peu comme au 19e siècle. La première concentre une critique des élites politiques, des partis au pouvoir ainsi que des institutions. Toutes sont, à de degrés variables devenus étrangers aux intérêts de la majorité de la population. Les dirigeants sont aussi des piètres managers, alors qu’ils se présentent comme gestionnaires efficaces. La crise sanitaire a révélé cette décadence. En plus, il y a collusion entre l’élite politique et l’oligarchie financière, on passe de l’un à l’autre grâce à un système d’échange et d’intérêts partagés. Les dirigeants se “gavent” tout comme les actionnaires, et le système de passe-droits, de corruption et les rentes de pouvoir font que ceux qui dirigent la société n’ont rien de vertueux. Tout cela, les gens ne l’acceptent plus, tant du côté du monde du travail que des classes moyennes. Le néolibéralisme est devenu un système féodal, car on n’y entre pas comme ça. Et ce système féodal rejette alors en bloc « la caste » de privilégiés. Le deuxième moteur est social, il concerne le partage des richesses, la justice fiscale ainsi que l’aspiration de pouvoir renouer avec une vie décente sinon de pouvoir offrir cette perspective aux enfants.
La reprolétarisation de secteur entier du salariat (qui se percevaient comme appartenant à la classe moyenne) et la paupérisation des travailleurs « essentiels » sont en cours depuis plus de 15 ans. Elle est devenue intergénérationnelle et cela nourrit une révolte avec des aspects contradictoires, à la fois progressiste et réactionnaire, pensons au succès des idées racistes pro-blanches.
On veut se protéger et on se dit que d’autres menacent cela. Or, même dans des régions où le nationalisme ethnocentrisme est en train de devenir majoritaire, je pense à la Flandre avec le VB et la NVA qui ne sont pas loin d’atteindre les 50%, il n’en demeure pas moins que 80% de la population est pour un impôt sur les fortunes ou en faveur de taxer davantage les multinationales. La question écologique est présente, mais pas encore de façon prépondérante. Elle a fait son entrée sur le devant de la scène avec les manifestations lycéennes en Scandinavie, en Allemagne et ailleurs. Elle exprime la peur de voir la terre devenir inhabitable, elle tendanciellement divisé entre une illusion que le capitalisme peut se réformer et juguler à temps la crise écologique et une tendance antisystème et anticapitaliste ; mais les secteurs qui se mobilisent ne souffrent pas encore vraiment d’une crise sociale.
Le capitalisme repeint en vert existe, mais il ne saura pas affronter la crise écologique. Donc pour l’instant le moteur des révoltes est surtout démocratique et social. Il faut dire que ces révoltes n’ont pas encore trouvé d’expression politique réelle, ni au niveau national ni au niveau global ou continental. Cela risque de devenir un frein et faciliter la répression et nourrir la démoralisation, avec une tentation ultra-gauchiste qui pourrait opter pour d’autres formes de luttes à mon avis contre-productives.
Alors quelle expression politique à favoriser ?
L’option populiste de gauche a montré ses limites en Amérique-Latine. En Espagne aussi d’une certaine manière, car Podemos s’est très vite laissé domestiquer. Jean-Luc Mélenchon n’a pas su emporter l’adhésion des Gilets jaunes qui sont à la leur manière une mobilisation contre-populiste. Pour gagner l’adhésion, convaincre et vaincre la méfiance envers les politiciens, il faut être vertueux, au service du peuple, et aussi formuler des propositions à la hauteur des enjeux. Il faut donc plus de cohérence sur le plan programmatique et des modes d’action. Le populisme inspiré par Laclau et Mouffe se situe surtout au niveau des discours, puis d’un changement institutionnel de façade, mais il délaisse la question des pratiques, de l’enracinement social, bref, de l’auto-émancipation. Ensuite, je pense qu’il faut chercher à faire émerger une traduction politique qui se situe d’emblée sur l’échelle mondiale ou globale. Il faut renouer avec l’internationalisme, comme méthode d’analyse et d’action. Les Forums Sociaux ont joué un rôle positif sur le plan de la critique et de l’échange des expériences, mais beaucoup moins au niveau de l’action. Toutefois, les réseaux existent, il faudrait les réactiver. Pourquoi ne pas accélérer les choses en mettant en place une plateforme démocratique, écosolidaire, pour une démocratie globale ?
Vous parlez d’un projet écosocialiste ?
Le projet écosocialiste est le seul projet internationaliste à même d’apporter une issue à la crise existentielle du capitalocène. Mais pour devenir contre-hégémonique, il doit s’ouvrir à d’autres options, et développer des actions communes tout en développant un dialogue programmatique. Car les freins sont encore nombreux et on n’avancera pas sans les débloquer.
Que faire pour les débloquer ?
Pour agir dans ce sens, il suffit de créer une nouvelle « offre politique », une sorte de quatrième internationale-bis. Il n’y a pas de « direction de la révolution mondiale » qui serait déjà là… Il faut ensuite penser à s’ouvrir aux courants ainsi qu’aux masses paupérisées qui expriment leur révolte dans un sens religieux, comme c’est assez souvent le cas au Moyen-Orient. L’islam politique, le projet fondamentaliste a réussi à capter le sentiment anti-impérialiste et il a fait de la piété religieuse la voie du salut. Or, l’islam dans toutes ces variantes est compatible avec le capitalisme comme l’islamologue français Maxime Rodinson l’a bien analysé. Il est également compatible avec les aspirations égalitaires et de justice sociale. Il est donc traversé par une tension interne – pro ou anticapitaliste – de même qu’il est traversé – en tant que lexique juridique – par une tension pro- ou anti-patriarcale. Pour réduire l’influence des courants réactionnaires, la gauche devrait éviter de verser dans l’antireligieux, dans l’islamophobie. Souvenons-nous comment Rosa Luxembourg ou Lénine ont traité de la question religieuse, en faveur de la liberté de culte et contre les discriminations fondées sur la conviction religieuse. En Europe, cet aspect sera essentiel pour former un bloc contre-hégémonique.
Dans le monde arabo-musulman, outre la tolérance religieuse envers les différentes formes de croyances ou de non-croyance, il y a la question nationale à traiter. Le panarabisme signifie la négation culturelle de bon nombre de minorités. Il est profondément ancré dans les sociétés. Or, la solution ne consiste pas à démultiplier les États-nations, mais à proposer une formule inclusive, respectueuse des identités et minorités. On le sait pour le Maroc, l’Algérie avec la question kabyle, le Levant. L’expérience du Rojava est ici un exemple, un laboratoire qui mérite d’être exporté, transposée. Ce qui est possible avec le projet d’un confédéralisme démocratique basé sur l’intercommunalisme égalitaire et multiconfessionnel. Cette proposition élaborée par (Abdullah) Ocalan répond également sur le plan institutionnel aux limites de la démocratie parlementaire et de la modernité capitaliste. Hélas, les Kurdes sont souvent mal aimés par les Arabes, ont du mal à obtenir un soutien et trouver un écho dans le monde arabo-musulman. Mais il devient possible de construire des passerelles, à condition de ne pas s’allier à l’impérialisme et de continuer à soutenir la question palestinienne.
En résumé, qu’annonce cette crise sur les stratégies des pays puissants et la lutte pour briser le monopole du pouvoir ?
La crise systémique va s’approfondir, peut-être avec des soubresauts, des accélérations puis des pauses. Elle annonce aussi des guerres régionales « par proxy » et des affrontements interimpérialistes. Les États-Unis ne vont se laisser ravir la première place sans coup férir. Le système mondial est aussi un système interétatique avec des chaînes de domination. Il y a des maillons qui peuvent rompre, mais je ne pense pas que le PC chinois allié à Poutine peuvent proposer un autre ordre mondial qualitativement différend, que du contraire.
Il y a des révoltes qui vont se répéter et il est urgent de construire une solidarité partagée. La tentation localiste, visant la construire une contre-société (les monnaies locales, les circuits courts avec une économie frugale et durable relocalisée sont compréhensibles. Cela produit des expériences, un savoir-faire dans l’auto-administration de la production et de la reproduction sociale (soins de santé comme scolarité). Mais ces projets dès qu’ils réussissent et grandissent représentent une menace et seront férocement ou très subtilement éliminés. Il faut donc continuer à se poser la question de comment briser le monopole du pouvoir qu’exerce le capital et mettre ses centres de décision hors d’état de nuire. À cette question, je ne veux pas donner trop de réponses maintenant, mais je tiens à dire que le débat stratégique est urgent.