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Cet été, des vacances en mode durable

17 juin 2020
par  Stéphanie Grosjean
( Presse écrite , Demain, après le virus... )

La crise sanitaire, combinée à un pouvoir d’achat diminué pour beaucoup, fait résonner les vacances des Belges différemment cet été. L’occasion de parler écotourisme ce matin, dans cette chronique autour de la Transition.

Alors qu’habituellement 55% de Belges partent en vacances (dont 80% à l’étranger), selon un sondage initié par la Ministre wallonne du Tourisme, 2/3 Belges partiront près de chez eux. C’est « vacances de proximité » ont leur petit nom anglais : « staycation », qui évoque à la fois le fait de partir en vacances et celui de rester à la maison. On s’attend à ce que les courts séjours soient privilégiés. On sait que les réservations à la mer, dans les Ardennes ont fortement augmenté, ce qui montre que beaucoup vont redécouvrir les plaisirs et les charmes du pays. Ce tourisme local, qui favorise une destination proche et donc aussi toute une économie locale, c’est un des aspects de ce qu’on appelle plus largement l’éco-tourisme, ou le tourisme responsable.

Aujourd’hui, le tourisme responsable a sa journée mondiale, le 2 juin. Mais c’est quoi au juste « voyager responsable », ou pratiquer l’écotoursime ?

Il n’existe pas de définition proprement dite, mais plus une attitude par rapport au voyage et au tourisme en général : c’est le fait de vouloir participer à un tourisme « plus doux », local, humain, authentique, qui respecte la nature et les hommes. Donc cela va de réfléchir à 10 fois avant de prendre l’avion, se lancer dans l’aventure des vacances en trains de nuit, chercher un logement labellisé Clé Verte (cleverte.be), s’évader à vélo, louer un gite à la ferme… jusqu’aux petits gestes comme, si on séjourne à l’hôtel, demander à ce qu’on ne lave pas quotidiennement les draps et les serviettes, respecter le balisage et les sentiers pour ne pas nuire à la biodiversité, découvrir les produits locaux, se protéger avec une crème solaire bio...

Pour symboliser les actions favorables à la Transition écologique, on utilise souvent la formule des 4R pour : Réduire – Remplacer – Recycler – Refuser. On peut l’appliquer ici : refuser en boycottant l’avion ou les séjours « all inclusive » qui favorisent un tourisme de masse par exemple. Réduire en partant moins loin, moins souvent, moins vite. Remplacer et Recycler en choisissant des acteurs et des organisations qui sont sur la voie de la Transition.

De l’aventure en Belgique

Il y a ce concept de microaventure, il se développe de plus en plus. C’est quoi ? C’est une escapade facile à organiser, peu onéreuse, amusante et accessible à tous. Cette définition, je l’ai piquée à Maxime Alexandre, un bloggueur belge qui s’est spécialisé le trekking, le voyage, et l’outdoor. Depuis 2014, il inspire et partage pleins d’idées de petits séjours soit insolites, soit « nature » dans un esprit aventure en Belgique et ailleurs. Son blog est une mine d’or, on découvre plein d’explorations à faire depuis la randonnée (le GR57 dans les Hautes Fagnes, la Transardennaise, la transgaumaise…), à l’exploration souterraine, la via-ferrata ou le packraft en rivière (c’est-à-dire : on part en rando avec une kayak gonflable de 3kg dans son sac, ce qui permet de passer les rivières et de se trouver des endroits plus reculés). J’ai appris par exemple que chez nous, le camping sauvage était interdit, mais qu’il existe aussi une petite trentaine d’endroits où l’on peut bivouaquer la nuit, en forêt par exemple.

Élan solidaire

Avec cette crise Covid, on a aussi vu naître la plateforme Welcom to my garden, qui rassemble les citoyens belges qui sont d’accord de prêter un bout de leur jardin pour qu’on vienne y camper une nuit. C’est un chouette élan solidaire qui permet par exemple de faire un petit séjour itinérant en Flandre ou en Wallonie à moindre prix chez l’habitant (le lien www.welcometomygarden.be). Mais plus largement, question hébergement, les choses bougent aussi… Il existe ce réseau international d’hébergements labellisés Clé verte (qu’on trouve sur Green-key.be), présent en Belgique aussi (il y a des gîtes, des maisons d’hôtes, des hôtels, des campings…) et qui respecte une charte stricte en matière d’environnement.

Et puis, au niveau international toujours, il y a le développement de cette super plateforme FAIRbnb, qui fait concurrence à l’autre au nom similaire devenu une grosse machine qui favorise un tourisme plus « consumériste » on va dire, et la flambée des prix de l’immobilier dans certains quartiers ou certaines régions. Fairbnb est né en Italie dans le chef de quelques citoyens dans l’idée d’offrir une alternative qui pense aux personnes avant de penser au profit : On ne peut mettre qu’un seul logement en location pour pouvoir assumer une accueil plus authentique et qualitatif, et la moitié de la commission prélevée par Fairbnb est investie dans des projets locaux, choisis par le loueur. Cela permet un modèle de tourisme plus équitable et durable.

En train ou à vélo

Il est intéressant de souligner aussi Back on train (Back on train Belgium, sur Facebook), ce réseau citoyen de soutien au redéploiement des trains de nuit pour voyager, ainsi que le réseau Eurovélo (www.fr.eurovelo.com) qui reprend des kms et des kms de voies cyclables reliant par exemple le sud de l’Espagne à la Grèce, le Nord de la Suède au Sud de l’Italie, et la Numéro 5, la Via Roma Francigena qui suit un chemin de pèlerinage de plus de mille ans reliant l’Angleterre à Rome, en passant par la Belgique.

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