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Certains sont devenus des Chasseurs ardennais durant la pandémie

20 octobre 2021
par  Eric Verschueren
( Le virus du sport )

Lorsque la pandémie CoVid s’est installée dans la durée chez nous, on a vu chuter la pratique sportive “organisée”. Des championnats de sports collectifs à l’arrêt, beaucoup moins de joggings ou de trails (183 organisations dans le sud du pays en 2020 contre 941 en 2019), absence totale de courses cyclistes chez les non professionnels...

Le vide au pays de l’effort et de la sueur...
On a vu alors apparaître toutes sortes d’initiatives slalomant entre les règles édictées par la succession des Codecos. Beaucoup de défis personnels, comme des raids longues distances en solitaire à vélo, des répétitions d’escalades de côtes appartenant à l’histoire de notre cyclisme (La Redoute, les Rosiers, Stockeu, Wanne...). Pas mal d’organisations virtuelles également, qui opposaient des concurrents disséminés sur tout le territoire, chez eux, et qui étaient départagés par des preuves électroniques fournies grâce à leur montre GPS...

9000 mètres de dénivelé

C’est dans ce contexte qu’est arrivé un “OVNI” sur deux roues, sorte de défi titillant les mollets et les imaginations : La Conquête des Ardennes.
Derrière cette appellation limite guerrière se cache une boucle de 455 kilomètres en terres wallonnes. Particularité : cet itinéraire va chercher quasi toutes les belles côtes cyclistes répertoriées chez nous. On arrive ainsi à quelque 9000 mètres de D+, soit un peu plus que pour le sommet de l’Everest en partant du niveau de la mer.
« J’ai lancé officiellement ce défi en tout début d’année », nous explique Olivier Van Elmbt, un habitant de Braine-l’Alleud âgé de 31 ans et travaillant dans la finance. « A la base, ce n’était pas une réponse à ce qu’il se passait au niveau sanitaire. Je suis moi-même un adepte de ce genre de challenge. L’idée m’est venue après avoir participé aux 7 majeurs, une course qui relie entre eux sept cols alpins importants répartis sur la France et l’Italie. Je me suis librement inspiré du concept. En clair, je voulais proposer un challenge introspectif, dans la beauté de nos Ardennes, en immersion dans la culture cycliste, plutôt qu’une cyclo de masse comme il en existe déjà beaucoup... »

Sur un an ? Vous serez un marcassin

Le concept, parlons-en. La boucle de 455 kilomètres est immuable, sauf gros soucis, comme lors des inondations de juillet qui ont nécessité l’une ou l’autre adaptations durant une certaine période. Vous pouvez la faire à partir de n’importe quel endroit, l’important étant juste de la faire entièrement. Suivant le temps que vous mettez (moins de 24 heures, moins de 48 heures d’une traite, moins de 48 heures, tout le parcours sur un an), vous obtenez un grade (respectivement Chasseur ardennais, Sanglier des Ardennes, Baroudeur et Marcassin) après vérification de votre trace GPS ou Strava.
Laurent Van Elmbt se charge de faire vivre tout cela (« Je demande juste 15 euros par tentative, en échange de quoi j’envoie par courrier de petits lots et un diplôme »), notamment en répercutant les avis des participants sur son site (https://conquetedesardennes.be/).

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Cinq chasseurs ardennais de la région de Spa ayant réussi leur défi en mai dernier
© DR

Bientôt le Monstre des Ardennes

« Cette année, 250 personnes se sont inscrites et 45 personnes ont réussi à boucler le parcours en moins de 24 heures », révèle-t-il au sujet de statistiques arrêtées fin septembre. « Moitié francophones et moitié néerlandophones, avec quelques étrangers venant surtout de France. La plupart ont relevé le défi en mai et en juin. Juillet et août n’ont pas été extraordinaires. La météo sans doute. Ainsi que l’état de certaines routes après inondations. Le profil général ? Une bonne partie des gens étaient déboussolés suite à l’absence de compétitions. Cela leur a permis de trouver un but sportif durant une certaine période. Il y a eu aussi pas mal d’adeptes du vélo longues distances, habitués à ces durées passées sur la selle. Eux étaient expérimentés. Il y a eu aussi d’excellents sportifs, genre triathlètes voulant se tester sur ce profil. Puis des gens plus modestes, sportivement parlant, qui voulaient surtout vivre une aventure.. »
La suite, car il y en aura une ? « Je suis en train de mettre au point « Le Monstre des Ardennes », soit un défi dans la même lignée, un peu plus corsé », termine Laurent Van Elmbt. « Quand tout sera au point, j’en parlerai sur mon site et la page Facebook dédicacée... »

Parcours

Si on démarre à Huy (ah, le fameux Mur), la boucle passera dans les grandes lignes par cet “ordre de villes” : Huy, Aywaille, Nivezé, Malmedy, Stavelot, Bodeux, Chouffe, Tenneville, Houyet, Dinant et Namur.

41 côtes

Pas moins de 41 côtes doivent être gravies. On notera, parmi les plus connues et les plus dures : La Redoute, la Côte d’Annette et Lubin, Col du Rosier, Hautregard, Stockeu, Bodeux, Barrage de Nisramont, Côte des 7 Meuses, Mur de Huy.

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