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A La Gatte d’Or, l’art crée le bien-être de tous

16 novembre 2020
par  Benoît Gueuning
( Presse écrite , Le virus de l’art )

Petit paradis niché au cœur de la douce quiétude de la nature ardennaise, à Harsin, dans la commune de Nassogne, l’asbl La Gatte d’Or illumine les cœurs de tous ceux et celles qui s’y évadent dans la création artistique en tout genre, et pas que. Aux 7 à 77 ans, et bien plus jeunes et plus âgés encore, valides et moins valides, et on en passe, les bénévoles de La Gatte d’Or, un projet créé par Myriam Gueuning avec quelques amis, accueillent tout le monde, sans la moindre exception, dans leur atelier, ou plutôt l’atelier de tous, depuis une quinzaine d’années.

« Le virus de l’art, je l’ai depuis que je suis toute petite », développe Myriam Gueuning. « J’ai toujours bricolé. A 12 ans, j’avais déjà ma propre machine à coudre. J’ai toujours eu besoin de créer des choses. Même lorsque je regarde la télévision, je créé. C’est un besoin vital. J’ai étudié l’ergothérapie, puis j’ai travaillé 4 ans à La Marelle, à Tournai où je suis née, un Service d’accueil de jour pour adultes en situation de handicap mental. Le bonheur de ces personnes aux facultés très limitées dans la vie de tous les jours faisait déjà plaisir à voir. Et elles étaient encore plus heureuses en créant, au travers d’ateliers que je leur proposais. Je me suis ensuite marié, j’ai eu 5 enfants qui ont grandi au milieu de mon bazar de créatrice. J’ai toujours tout gardé, créé avec tout ce que j’avais sous la main, entre les coups de téléphone des patients de mon mari, médecin. Puis les enfants ont grandi. Je voulais ouvrir un lieu où les gens pourraient venir pour profiter de mon virus de l’art, en participant à des ateliers. »

"On s’adapte aux limites de chacun"

C’est ainsi qu’il y a 13 ans, en 2007, Myriam Gueuning et quelques amis créent l’asbl La Gatte d’Or, à Harsin, dans la région de Marche-en-Famenne, dans la commune de Nassogne. « Tout le monde est le bienvenu à La Gatte d’Or, jeunes ou moins jeunes, valides ou moins valides, seul ou les groupes, … Les bénévoles, de véritables passionnées comme toutes les personnes qui font du bénévolat, accueillent des centres pour personnes handicapées, d’autres personnes porteuses d’un handicap, peu importe celui-ci, des résidents de maison de retraite, … La Gatte d’Or se veut avant tout un lieu de bien-être où chacun crée à sa guise, au travers toutes les formes d’art. Qu’il s’agisse de peinture, sculpture, musique, menuiserie, dessin, céramique, … On s’adapte aux limites de chacun, en trouvant des techniques adéquates pour permettre à chacun de créer seul. »

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Asinomédiation

En parallèle des ateliers ou en complément de ceux-ci, La Gatte d’Or, c’est également un manège pour ânes, où l’on pratique l’asinomédiation. « Les ânes apportent énormément aux personnes handicapées sur le plan relationnel, en termes de confiance notamment », confie Myriam Gueuning. « Le contact avec l’animal les valorise, en les brossant, promenant à dos d’âne, participant à des jeux avec lui, … On organise souvent des stages incluant à la fois des activités avec les ânes et des ateliers, comme de la peinture. »

Chaque année, la Gatte d’Or organise une fête de l’âne, lors de laquelle une multitude d’activités sont proposées. Et pas qu’avec ses ânes, puisque chacun peut y venir avec son âne.

Parmi les bénévoles de la première heure de La Gatte d’Or, il y a aussi Jean-Marie Paque. « Chaque année, il propose un stage d’accordéon, Jean-Marie Paque se passionne pour une foule de choses, dont la musique et la menuiserie », déclare Myriam Gueuning. « Durant 10 jours, chaque participant fabrique son propre accordéon diatonique. On accueille des stagiaires des 4 coins de l’Europe, mais aussi parfois de plus loin encore. On a ainsi déjà eu des Québécois. »

Gîte adapté

La Gatte d’Or offre par ailleurs aussi le gîte. « D’une capacité de 20 personnes et parfaitement adapté aux personnes à mobilité réduite, le gîte permet d’organiser des stages avec possibilité de loger sur place », note Myriam Gueuning. « On le loue aussi à des centres, familles, groupes d’amis, bref à tout le monde. »

La Gatte d’Or, se sont par ailleurs aussi des évènements plus ponctuels, comme des spectacles du Centre culturel local de Nassogne, un jogging annuel, …

Comme de très nombreuses autres associations, La Gatte d’Or paie malheureusement un lourd tribut au confinement. L’association a en effet été contrainte de fermer ses portes en mars. Elle ne les a rouvertes que quelques jours à peine, avant les nouvelles mesures. « Des personnes souffrent de ne plus pouvoir venir », regrette Myriam Gueuning. « On leur envoie des messages d’encouragement, on essaie de garder un maximum de liens avec elles par internet. Certaines travaillent la terre chez elles et amènent leurs créations en céramique, que l’on cuit dans le four de l’association. Financièrement, c’est aussi très dur. Pour le moment, des bénévoles mettent de l’argent de leur poche. On reçoit aussi heureusement des dons via la Fondation Roi Baudouin. »

Si vous aussi vous souhaitez soutenir La Gatte d’Or, vous trouverez toutes les informations à cette fin sur www.lagattedor.be. Ainsi bien sûr que de de plus amples renseignements sur l’association, des fois où l’envie vous direz d’intégrer le projet lorsque celui-ci rayonnera à nouveau et réchauffera à nouveau les cœurs impatients.

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