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À 37 ans, Grégory Molnar a toujours le feu sacré

3 novembre 2020
par  Florent Maron
( Presse écrite , Le virus du sport )

L’attaquant français a lié sa destinée avec Habay-La-Neuve. L’ancien virtonnais évoluera cette saison comme attaquant, mais également en tant qu’entraîneur adjoint aux côtés de Samuel Petit, fraîchement débarqué de Virton.

Messin d’origine, c’est au FC Metz que Grégory Molnar a fait ses débuts dans le football. Pourtant, l’attaquant français possède une histoire tellement riche avec la Gaume, que l’on pourrait croire que le renard des surfaces est un Gaumais pure souche. Cette rencontre entre Grégory Molnar et la province de Luxembourg a d’ailleurs eu lieu il y a bien longtemps, en 2005 pour être précis. Moment choisi par le buteur pour s’engager au FC Bleid, après une pige du côté d’Amneville. "Je connaissais pas mal de monde à Bleid, à l’instar de Marcel Husson et Sébastien Do Rosario, qui sont des anciens du FC Metz, explique "Greg" Molnar. Je dois vous avouer que je ne connaissais rien du tout, que ce soit au club ou à la province elle-même. Le projet m’a emballé et je me suis lancé dans l’aventure."

Charleroi et Mouscron ont voulu le transférer

Un choix payant pour Molnar puisque durant 2 saisons, "Greg" va mettre à mal les défenses de Promotion en plantant la bagatelle de 39 roses. Le temps de se faire un nom dans le monde du ballon rond de notre Royaume. Ses performances lui vaudront d’ailleurs un ticket pour la D2, direction Eupen. Là encore, le remuant attaquant va s’y imposer. Avec 16 réalisations en deux saisons, son jeu au sol ainsi que ses indéniables qualités de tueur dans la surface lui entrouvrent les portes de la D1 nationale. "Charleroi et Mouscron étaient alors sur moi à l’époque, en 2009, raconte le droitier. Malheureusement, je ne l’ai su qu’à posteriori. Eupen demandait 500 000 euros pour mon transfert, ce qui était énorme à l’époque pour un gars de D2. Sur le plan extra-sportif, j’étais en train de passer le concours à la commission européenne, que j’ai réussi. J’ai alors eu la possibilité d’y travailler sur Luxembourg-Ville. J’ai fait un choix très difficile. J’avais toujours rêvé de devenir joueur professionnel. Malgré tout, j’ai privilégié la raison en assurant une certaine qualité de vie à ma famille, et ce, jusqu’à la retraite. Une carrière de football, elle, peut s’arrêter très vite."

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Molnar aux côtés de François-Henri Marx préparateur physique de Habay.

Un choix fort qui forcera Grégory Molnar à réorienter sa carrière. Si l’athlétique joueur de 1 mètre 82 ira à Dudelange une saison, il posera à nouveau ses valises en province de Luxembourg en 2010, et plus précisément, du côté du Faubourg d’Arival, à Virton. "Sans aucune hésitation, ce sont mes plus belles années dans le football, s’enthousiasme celui qui évoluait aux côtés d’un certain Renaud Emond. Je suis resté trois saisons en D3 avant de connaitre l’incroyable titre de 2013, avec Franck Defays. C’était une magnifique histoire. Lorsqu’on voit ce qui arrive au club aujourd’hui, c’est une réelle catastrophe. C’est également à Virton que j’ai fait mes premiers pas dans le coaching, en prenant les U9 du club, équipe où mon fils jouait."

Grégory Molnar pensait finir sa carrière à Saint-Mard

Des débuts sur la pointe des pieds dans le monde du coaching qui l’ont conduit à faire le choix de rejoindre Habay-la-Neuve cette saison. Entre son départ de Virton en 2015 et aujourd’hui, Grégory aura connu 3 autres clubs de la province. Si c’était normalement à Saint-Mard, en première provinciale, qu’il devait poursuivre sa carrière, le Français a finalement opté pour la D3, en tant que joueur et entraîneur adjoint. "Pour être franc avec vous, je pensais sincèrement que c’était la fin pour moi, que j’allais paisiblement finir mes années dans le football, en provinciale. Nous avons d’ailleurs été promus en P1 au terme de la défunte saison écourtée par le coronavirus. Et puis une offre est venue sur la table. Cette proposition de devenir joueur en D3, à Habay, tout en combinant la fonction d’entraîneur adjoint de Samuel Petit, je ne pouvais pas la refuser. C’était impossible même. Je suis un compétiteur, je l’ai toujours été. Alors lorsque que l’on m’a proposé de venir à Habay, avec de telles conditions, c’était une évidence pour moi."

Âgé aujourd’hui de 37 ans, le temps ne semble pourtant pas laisser de traces sur le néo-habaysien. Grégory Molnar semble plus affûté que jamais pour reprendre cette nouvelle saison en D3 ACFF. "C’est vrai que je me sens vraiment en forme pour le moment, acquiesce-t-il. J’ai bénéficié de pas mal de temps de jeu durant la préparation. Pour l’instant, je suis épargné par la blessure et je marque en plus. Et surtout, j’arrive à combiner mes deux fonctions. Comment ça se déroule en pratique ? C’est du 50/50. J’intègre le groupe en tant que joueur, et suis en concurrence comme n’importe quel autre élément du groupe. Pendant les entraînements, j’accompagne Samuel en m’occupant des séances spécifiques pour les attaquants."

"Je ne suis pas venu pour une seule saison"

Malgré son âge, le Gaumais d’adoption ne veut pas entendre parler de retraite sportive pour le moment. "J’ai encore le feu sacré. Si tout se passe bien, notamment au niveau des blessures, je voudrais encore rempiler en tant que joueur. C’est pour cela que cette double casquette me convient parfaitement. C’est certain que je voudrais me lancer dans le coaching une fois mes crampons raccrochés, mais en attendant, je prends un maximum de plaisir et j’apprends aux côtés de Samuel, qui est une référence en matière de coaching. C’est quelqu’un de très droit, carré. Franchement, même si je le connaissais déjà à l’époque virtonnaise, maintenant que je le côtoie, j’ai pu me rendre compte que c’est vraiment une belle personne."

Enfin, d’un point de vue personnel, l’ancien joueur du FC Bleid a toujours des objectifs. "Avant toute chose, je veux progresser en tant qu’entraîneur. Je suis également là pour transmettre mon expérience au reste du groupe. Et puis en termes de résultats, avec l’équipe que nous avons, c’est certain que nous pouvons viser le haut du classement. Habay a des ambitions sur le long terme. Cette saison, ce n’est que le début, il ne faut donc pas brûler les étapes. Personnellement, je ne suis pas venu ici pour une seule saison, je veux m’inscrire durablement dans ce projet."

En attendant de voir définitivement le Français devant un banc de touche aux côtés de Samuel Petit, nul doute qu’il risque encore de semer la zizanie dans plusieurs défenses de la série...

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